Faut-il qu’il y ait des morts pour que l’exécutif cède enfin sur la réforme des retraites ? Car la détermination des manifestants reste intacte après neuf journées de grèves, de manifestations et de violences. Et les risques de dérapage de plus en plus évidents. Le Ministre de l’Intérieur annonce un dispositif de sécurité « inédit » avec 13.000 policiers et gendarmes mobilisés.
Jusqu’où ? Jusqu’à quand ? Cela fait plus de deux mois que l’intersyndicale appelle ses troupes et, au-delà, tous les Français à se mobiliser contre la réforme des retraites, une réforme mal ficelée dont personne ne veut. Et cela fait plus de deux mois que l’exécutif, et Emmanuel Macron en particulier, reste sourd aux appels des manifestants.
CMP et 49.3
Dès le 19 janvier 2023, les huit organisations syndicales à l’initiative de la mobilisation ont réussi à rassembler 2 millions de personnes dans les rues des principales villes de France (1,12 million selon le ministère de l’Intérieur).
Le bras de fer s’est poursuivi. La deuxième journée de mobilisation a connu un énorme succès le 31 janvier. Puis encore le 7 février. Puis les 11 et 16 février. Puis les 7 et 8 mars lorsque le texte a été examiné par le Sénat.
Huitième journée de mobilisation le 15 mars, veille du jour où les senteurs vont voter le texte remodelé par la Commission mixte paritaire (CMP). Le 16, gros chahut à l’Assemblée. La Première ministre a déclenché le 49.3 pour passer en force. La motion de censure a été repoussée à 9 voix priès!
Explosion de colère après l’interview de Macron
La neuvième journée de mobilisation, le 23 mars, fut celle de tous les débordements. Au lendemain de l’entretien télévisé du chef de l’État, il ne pouvait en être autrement. L’inflexibilité de Macron et de son gouvernement a littéralement mis le feu dans les villes et les campagnes de France. On a assisté à des scènes de chaos, à Paris, mais aussi à Rennes, à Bordeaux et ailleurs. Des affrontements durs entre les forces de l’ordre et les éléments les plus radicaux témoignent de la volonté des manifestants de ne pas céder.
La journée de mardi 28 mars, qui sera la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, intervient au surlendemain des affrontements qui ont fait de nombreux blessés à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) non pas dans une manif contre la réforme des retraites, mais dans un rassemblement contre la création de méga-bassines, ces réserves d’eau géantes destinées à arroser les cultures des grosses structures agricoles.
Il y a fort à parier que la situation sera tendue entre manifestants et policiers. Un drame, de quelque côté qu’il se produise, mettrait alors l’exécutif en situation délicate. Personne ne le souhaite, évidemment. Mais le risque de dérapage est de plus en plus grand.
Le Ministre de l’Intérieur annonce un dispositif de sécurité « inédit » avec 13.000 policiers et gendarmes mobilisés.
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— LCI (@LCI) March 27, 2023