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Retraites : nouvelle démonstration de force des syndicats

Énorme succès de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Plus de deux millions de personnes ont défilé à Paris, à Marseille, à Lyon, et ailleurs. Le gouvernement devra lâcher du lest s’il veut éviter la casse. Les syndicats remettent le couvert les 7 et 11 février.

Combien ? Les chiffres des syndicats ne sont pas deux de la police. 500.000 à Paris selon la CGT (400.000 le 19 janvier), 100.000 selon la police. À Marseille, 200.000 selon les syndicats, 40.000 pour la police. Idem à Lyon, à Toulouse, à Lille et ailleurs.
Quels que soient les chiffres, ce deuxième round de mobilisation contre la réforme des retraites est manifestement gagné pour les syndicats. Les Français ont exprimé massivement leur colère. Colère contre le projet de réforme des retraites, certes, mais aussi colère contre la vie chère et les factures que l’on ne peut plus payer, colère contre ce gouvernement d’incapables, colère contre Emmanuel Macron qui focalise, à lui seul, les animosités, les rancœurs, la détestation de la politique.

La pression va continuer

Forts de cette démonstration de force, les syndicats vont poursuivre le bras de fer avec le gouvernement. Le but est de faire pression sur les élus, députés et sénateurs qui vont examiner ce texte. Deux nouvelles journées de grèves et de manifestations sont d’ores et déjà programmées pour les 7 et 11 février 2023. Et ce n’est pas fini.

50 jours de débats

La question qui se pose désormais est de savoir si le gouvernement va infléchir sa position, notamment sur l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cela ne semble pas être la voie prise par la Première ministre. À l’Assemblée nationale, Elisabeth Borne a expliqué : « Avec cette réforme, on se bat pour sauver le système par répartition. On se bat pour notre modèle social. Alors, je ne doute pas une seconde que la majorité sera unie. Elle a toujours fait bloc derrière le président de la République » dit-elle en fustigeant l’opposition qui n’a « rien à proposer, sauf une baisse des pensions, une hausse des impôts ou de casser la dynamique de l’emploi ».

Jusqu’au 26 mars

Le 30 janvier, le texte, présenté dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif (PLFSSR) est examiné par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale pour trois jours de discussions autour de quelque 7.000 amendements déposés par l’opposition (essentiellement la Nupes).
Le 6 février, les députés examineront ce texte, amandé ou pas. Les débats promettent d’être animés. Puis, il sera examiné et débattu par les sénateurs. Quoi qu’il en soit, le Parlement dispose de 50 jours pour se prononcer. Les débats prendront fin le 17 février à minuit.

En cas de désaccord entre les deux assemblées, députés et sénateurs se réuniront en commission mixte paritaire.
Dernier délai, le 26 mars. Si le texte n’est pas voté, le gouvernement pourra agir par ordonnance. Du jamais vu.
Mais il prendrait un gros risque, celui de déclencher une colère encore plus grande des Français. Et personne ne sait jusqu’où cela pourrait aller.

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