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Retraites : quatrième journée de mobilisation samedi

Les huit syndicats opposés à la réforme des retraites appellent à une nouvelle journée de protestation ce samedi 11 février, puis encore les 16 février, 7 et 8 mars lorsque le texte arrivera au Sénat.

 

Succès pour intersyndicale (captureTwitter)
Succès pour intersyndicale (captureTwitter)

Ils ne lâchent rien. Forts d’un large soutien populaire, les huit syndicats opposés à la réforme des retraites comptent durcir le mouvement. Après trois journées de forte mobilisation, ils appellent à de nouveaux rassemblements, ce samedi 11 février 2023, à Paris et dans plus de 200 villes de France. Le bras de fer avec le gouvernement se poursuivra le 16 février mais aussi les 7 et 8 mars avec des défilés dans les rues et des grèves dans de nombreux secteurs de l’économie.

L’Assemblée, une pétaudière

Il est vrai que cette réforme, présentée comme ‘’juste’’ et ‘’nécessaires’’ pour assurer la survie du système des retraites par répartition, s’avère être mal ficelée, injuste pour certains salariés, et précipitée. C’est si vrai que la Première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre du Travail, Olivier Dussopt, ont beaucoup de mal à défendre leur texte à l’Assemblée nationale, devenue une véritable pétaudière où l’on s’invective comme à la foire.
Mais le temps est compté. Le gouvernement a en effet choisi de présenter son texte dans le cadre du projet de loi de finances rectificatif de la Sécurité sociale (PLFRSS) conformément à l’article 47.1 de la Constitution. L’Assemblée a 20 jours pour se prononcer sur le texte et le Sénat 15. Sachant que l’opposition a déposé plus de 20.000 amendements, il y a fort à parier que les délais ne seront pas tenus.

La CMP ou le 49.3

Que se passera-t-il ensuite ? La fameuse Commission Mixte Paritaire (CMP) composée de 7 députés et de 7 sénateurs devra rédiger un compromis qui sera soumis au vote de l’Assemblée. Mais si le Parlement ne vote pas le texte dans un délai de 50 jours, le gouvernement aura la possibilité de légiférer par ordonnances et ressortir le fameux article 49-3 ! Ce serait la onzième fois depuis le début de la législature. Ce serait un échec cuisant pour Emmanuel Macron et son gouvernement. L’exécutif espère ne pas en arriver là. D’où les tractations politiques menées depuis des semaines entre la Macronie et les députés L.R. qui ne sont pas d’accords entre eux pour apporter leur soutien à une réforme impopulaire.

La retraite et tout le reste

L’intersyndicale joue sur ces déchirements entre les élus de l’Assemblée pour maintenir la pression. Il est vrai que les Français sont nombreux à descendre dans la rue pour s’opposer à la réforme des retraites et les députés, notamment de la majorité et des Républicains, sont bien obligés de le constater et d’en tenir compte lorsqu’ils retournent dans leurs circonscriptions.
Mais la colère des Français ne s’exprime pas seulement à l’égard de la réforme et du report de l’âge de départ à la retraite. Ils disent leur ras-le-bol de la politique menée depuis six ans maintenant par Emmanuel Macron, devenu un président impopulaire, ils disent leur inquiétude face à la vie chère, aux prix insupportablex pour beaucoup de ménages du prix du gaz, de l’électricité, de l’essence. Ils expriment leur angoisse à l’égard de l’effondrement de l’économie à laquelle ils assistent jour après jour.
Nous l’avons dit ici à plusieurs reprises, la réforme des retraites est devenue une sorte d’exutoire de tous les désordres de la société, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux, sanitaires et autres ; aux rancœurs, aux haines, aux humiliations si longtemps accumulées face à un pouvoir exécutif déconnecté des réalités du pays.
Et tout cela va mal finir.

Manif-Est.info donne la liste des villes où des rassemblements sont prévus dans le Grand Est ce samedi 11 février 2023.

 

 

 

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