La concomitance des actes de malveillance commis cette nuit sur les lignes de la SNCF ne laisse planer aucun doute sur l’organisation criminelle mise en place pour nuire à l’Entreprise, aux Jeux Olympiques et au pays. Une initiative étrangère n’est pas à exclure. Et rappelle étrangement l’affaire de Tarnac, en 2008.
Par Bernard Aubin
Cinq dégradations ou tentatives de dégradations sur le réseau SNCF ont eu lieu entre 1 heure et 5 h 30 du matin ce 26 juillet 2024, ciblant des boîtiers électriques ou de signalisation des Lignes à Grande Vitesse. Les LGV Atlantique, Est et Nord sont touchées. La LGV Sud-Est n’est pas affectée. Plusieurs TGV sont détournés par les lignes classiques tandis que d’autres sont purement et simplement supprimés.
Le Président de la SNCF évoque 800 000 Voyageurs impactés par cette « attaque massive ». Le rétablissement de la circulation normale des TGV ne peut être espéré avant la semaine prochaine.
La paralysie des circulations
Les installations ferroviaires dites de « sécurité » sont conçues pour qu’en cas de dysfonctionnement pour des causes diverses, la circulation des trains soit stoppée. Cela pour éviter tout risque aux voyageurs. Il est difficile de prévoir le rétablissement du trafic dans la mesure où il est d’abord nécessaire d’établir un diagnostic précis de la situation, de prévoir le matériel nécessaire aux réparations, de procéder aux travaux nécessaires et surtout d’effectuer les tests avant remise en service des lignes concernées. Cela peut prendre plusieurs jours en fonction des dégâts causés.
Est-il possible d’anticiper ces actes ?
Des actes de malveillance sont commis tous les jours sur le réseau SNCF. Le caractère synchronisé des actes commis cette nuit rend d’autant plus difficile la mise en place de parades efficaces. La SNCF tirera cependant sans doute les leçons de ces événements, mais il restera difficile de placer sous surveillance constante près de 30 000 km de voies et autant d’installations.
Un précédent en 2008
Les faits commis cette nuit rappellent étrangement des actes synchronisés commis en 2008 (incidents de Tarnac). Plusieurs groupuscules s’étaient déjà attaqués simultanément à plusieurs lignes TGV, endommageant les caténaires et provoquant la paralysie des trains. Les jeunes du groupe de Tarnac ont été relaxés en 2018 (voir ci-dessous). Les coupables n’ont jamais été retrouvés. Espérons que cette fois, les investigations qui seront menées permettront de retrouver la trace des criminels et surtout de leur commanditaire.
Bernard Aubin
Ancien ingénieur Transport Exploitation – Syndicat FiRST (Fédération indépendante du Rail et des Syndicats des Transports)