À Paris, une législative partielle dans la 2e circonscription – regroupant une partie des très prisées des 5e, 6e et 7e arrondissements – déclenche une crise au sein des Républicains. Ça promet pour les municipales de mars 2026 et la présidentielle de 2027 !

Le parti LR a officiellement investi l’ancien ministre et négociateur du Brexit, Michel Barnier, suscitant une réaction immédiate de Rachida Dati, ministre de la Culture et élue locale influente, qui persiste dans sa candidature malgré l’annonce de la CNI (Commission nationale d’investiture).
« Quoi qu’il arrive »
« Candidate quoi qu’il arrive », Rachida Dati fustige un « parachutage » de Michel Barnier qu’elle soupçonne de se servir de cette élection comme tremplin pour une future candidature présidentielle. « Paris ne peut pas être un marchepied pour des ambitions nationales déconnectées des enjeux locaux », a-t-elle déclaré dans Le Parisien. Elle affirme que son engagement répond à une demande des Parisiens, en quête d’alternance et de proximité.
Michel Barnier, soutenu par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, a tenté une démarche d’apaisement. Il se dit confiant et promet une campagne « respectueuse« , évitant toute polémique. Une réunion de conciliation entre les deux protagonistes, organisée en urgence la veille de l’annonce de l’investiture, s’est avérée infructueuse.
Cette scission pourrait nuire aux chances de la droite dans une circonscription traditionnellement favorable, mais où la division peut se révéler fatale dans un scrutin à un seul tour. En toile de fond, cette rivalité cristallise les lignes de fracture internes des Républicains, tiraillés entre stratégie nationale et ancrage local.
L’enjeu est d’autant plus fort que l’élection pourrait symboliser une reconquête politique de la droite dans la capitale, longtemps dominée par la gauche ou la majorité présidentielle. Reste à savoir si l’Élysée choisira de présenter un candidat Renaissance, ou s’il laissera la droite s’écharper seule dans une bataille qui pourrait virer au chaos.
Pourquoi cette élection partielle ?
Elle est consécutive à l’annulation de l’élection de Jean Laussucq (Renaissance), pour irrégularités. Les deux candidats LR sont deux poids lourds de la politique française.

Michel Barnier : Ancien ministre, ancien commissaire européen et négociateur du Brexit. Il s’est positionné plusieurs fois comme une figure modérée de la droite, avec des visées présidentielles. Son investiture est perçue comme une stratégie de visibilité nationale.

Rachida Dati : Ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, actuelle ministre de la Culture de Gabriel Attal. Sa candidature, bien que membre du gouvernement, montre les tensions entre sa loyauté politique d’origine (LR) et sa présence dans l’exécutif.
Cette législative pourrait servir de baromètre politique avant les élections municipales puis présidentielles de 2027, dans un climat où les Républicains cherchent à exister face à l’extrême droite et la Macronie.
Reste que cette crise à huit moins des municipales de mars 2026 ne laisse augurer rien de bon pour la droite républicaine tiraillée entre la majorité macroniste et le Rassemblement National. La campagne pour Paris sera féroce et laissera des morts sur le champ de bataille politique. Ailleurs, de rugueux combats s’annoncent d’ores et déjà homériques. Mais la mère des campagnes, la présidentielle de 2027 sera tout aussi grandiose.
Nous en reparlerons!