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Loi immigration : la Macronie en crise

Le vote du projet de loi immigration provoque une crise politique majeure au sein de l’exécutif marquée, notamment, par la démission du ministre de la Santé Aurélien Rousseau.

Aurélien Rousseau, démissionnaire et Agnès Firmin-Le Bodo (crédit gouvernement)l
Aurélien Rousseau, démissionnaire et Agnès Firmin-Le Bodo (crédit gouvernement)l

Il est des victoires amères. Celle du gouvernement qui est parvenu à faire adopter le texte de compromis sur le projet de loi immigration, adopté dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 décembre 2023 par le sénat puis par l’Assemblée, est de celles-là. Députés et sénateurs ont voté pour un texte ‘’durci’’ par rapport au projet initial du gouvernement prenant en compte les exigences des Républicains et soutenus par le Rassemblement national. Comme l’instauration de quotas migratoires annuels, la réforme de l’Aide Médicale d’État (AME), la déchéance de la nationalité pour les binationaux auteurs de crimes contre les forces de l’ordre, etc.

« Macron a trahi ses électeurs »

L’adoption du texte par 349 voix pour et 186 contre à l’Assemblée et 214 contre 114 au Sénat a provoqué un véritable malaise non seulement à gauche, mais au sein même du gouvernement, pourtant porteur de ce projet.
En effet, si Les Républicains et le Rassemblement national se félicitent pour l’adoption de ce texte, si Marine Le Pen revendique même « une victoire idéologique », la gauche et les écologistes fulminent et crient au scandale.
De fait, 62 députés de la majorité n’ont pas voté en faveur de ce texte. Boris Vallaud, président des députés socialistes, parle même « d’un déshonneur pour la majorité ». Et la chef des députés écologistes reproche à Macron « d’avoir trahi ses électeurs ».

De fortes turbulences

La crise politique a ébranlé les membres du gouvernement. Aurélien Rousseau, ministre de la Santé qui s’est désolidarisé du texte de l’exécutif, a annoncé sa démission. C’est Agnès Firmin Le Bodo, qui assurera l’intérim.
Pour éviter l’implosion de la Macronie, le président de la République a annoncé qu’il saisirait le Conseil constitutionnel pour faire annuler certains passages de la loi immigration. C’est assez cocasse s’agissant d’un texte approuvé et présenté par le gouvernement.
Il y a fort à parier que le début de l’année 2024 sera particulièrement difficile pour le gouvernement. La Première ministre comme le ministre de l’Intérieur étant sur les sièges éjectables.
L’idée d’un large remaniement, voire d’une dissolution de l’Assemblée est parfois envisagée. Un retour aux urnes serait alors largement favorable au Rassemblement national. Et une cohabitation avec Jordan Bardella, le président RN n’a rien de farfelu.
En tout cas, Emmanuel Macron sait bien qu’il est entré dans une zone de fortes turbulences. La Macronie y survivra-t-elle ?

Loi immigration : le texte accouché dans la douleur

 

 

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