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Quand Trump joue avec le feu (nucléaire)

En représailles aux propos de Dmitri Medvedev, le président américain a décidé d’envoyer deux sous-marins nucléaires vers la Russie. Mais que sait-il des missiles russes et chinois pointés vers Washington ?

The Trump White House — https://twitter.com/WhiteHouse/status/1881692356006797552, Domaine public, Lien
The Trump White House — https://twitter.com/WhiteHouse/status/1881692356006797552, Domaine publicLien

En maître du monde autoproclamé, Donald Trump étale chaque jour un peu plus son égo surdimensionné. Il impose des droits de douane selon son humeur et son bon plaisir, il fixe des ultimatums, il menace de sanctions, il décide de la vie et de la mort sur des territoires déjà anéantis par les bombardements américano-israéliens. Et voilà maintenant qu’il épouvante le monde avec le feu nucléaire.

Un ultimatum mal venu

Tout a commencé lorsque Donald Trump a donné un délai de 50 jours à Vladimir Poutine, à compter du 14 juillet 2025, pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Puis, de retour d’un voyage en Écosse où il venait d’engranger quelques succès commerciaux sur l’Europe, le président Américain a fixé un ultimatum de 10 jours à Poutine à compter du mardi 29 juillet. En cas de non-respect, Trump menace d’imposer des droits de douane et d’autres sanctions sévères à la Russie.
La réponse de Poutine a été immédiate. Le maître du Kremlin a fait bombarder Kiev avec des centaines de drones. Avant de renvoyer Trump dans ses 18 mètres : « Votre arrogance est aussi vaste que votre incompréhension » lui dit-il.
Que veut Poutine ? « Une paix durable ». À ses conditions, évidemment.

Le ton monte entre Washington et Moscou

Dmitri Medvedev, ex-chef d’État russe et proche de Vladimir Poutine, a, lui aussi, répondu à Trump : « Qu’il se souvienne de la dangerosité de la « main morte », a-t-il écrit jeudi 31 juillet sur la chaîne Telegram. L’ancien président russe a lancé cet avertissement effrayant : « Rappelez-vous à quel point la légendaire Main Morte peut être dangereuse. La Main Morte est le système de fin du monde de la Russie, conçu pour lancer automatiquement des missiles nucléaires si ses dirigeants sont anéantis. »

Évidemment, il ne s’agit que de rodomontades, d’esbroufe, de bluff par médias interposés. Mais le ton monte inexorablement entre Washington et Moscou. Après, il suffit d’un accident, d’un incident, d’une étincelle…

Et la Chine dans tout ça ?

Déjà fâchée par la guerre commerciale que lui imposent les États-Unis, la Chine n’a pas apprécié que Trump lui demande de ne plus acheter de pétrole russe. « Les États-Unis entretiennent eux-mêmes des relations commerciales avec la Russie à ce jour. Si les États-Unis le font eux-mêmes, pourquoi ne permettent-ils pas aux autres d’en faire autant ? » observe le représentant chinois à l’ONU.
Moscou et Pékin ont renforcé ces dernières années leur coopération dans tous les domaines face à la domination croissante des États-Unis sur l’ordre mondial. Y compris dans le domaine militaire.
La Chine a annoncé mercredi 30 juillet qu’elle mènerait des exercices militaires conjoints avec la Russie en août, dont des exercices navals et aériens près de Vladivostok (est) et des patrouilles navales conjointes dans le Pacifique. Les exercices «Joint Sea-2025» auront lieu juste avant une visite du dirigeant russe, Vladimir Poutine, en Chine, à la fin du mois d’août.
En mai 2025, la Chine et l’Égypte ont renforcé leur coopération militaire lors des exercices « Nesour Al-Hadara 2025 » suscitant de vives inquiétudes à Washington et à Tel Aviv.

Neuf puissances nucléaires

Autrement dit, aveuglé par son égo, Donald Trump veut imposer ses volontés au monde entier. En menaçant la Russie de l’arme nucléaire, Trump joue avec le feu. Car la Chine et la Russie disposent ensemble d’un arsenal nucléaire bien à celui des États-Unis.
Même si le nombre exact d’armes nucléaires en possession de chaque pays reste secret, on sait que sur les quelque 12 241 ogives nucléaires du monde, environ 9 614 se trouvent dans les stocks militaires destinés aux missiles, aux avions, aux navires et aux sous-marins. Les ogives restantes ont été retirées, mais sont encore relativement intactes et sont en attente de démantèlement. Sur les 9 614 ogives des stocks militaires, environ 3 912 sont déployées avec des forces opérationnelles.
Neuf pays sont considérés comme des puissances nucléaires : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, la France, le Pakistan, l’Inde, la Corée du Nord et Israël. Selon les estimations de la Federation of American Scientists (FAS), la Russie détiendrait, selon les dernières données chiffrées officielles pour l’année 2025, 5.449 ogives nucléaires, soit plus que n’importe quel autre pays du monde. Elle est suivie par les États-Unis avec 5.277 armes nucléaires disponibles. À eux seuls, ces deux États ont entre leurs mains près de 90% des armes nucléaires mondiales. Arrive ensuite, loin derrière, la Chine, troisième puissance nucléaire mondiale avec ses 600 ogives. Puis viennent la France (290), le Royaume-Uni (225), l’Inde (180), le Pakistan (170), Israël (90) et la Corée du Nord (50).

 

 

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