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Agriculture : le coup de gueule de Franck Leroy (Grand Est)

La Commission européenne a présenté au Parlement sa proposition de cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2028-2034. Derrière une architecture budgétaire réorganisée, c’est un signal profondément inquiétant pour l’avenir de notre agriculture et le développement de nos territoires ruraux que la Commission envoie.

Bruxelles : les tracteurs de la colère contre l'Europe (capture eunews)
Bruxelles : les tracteurs de la colère contre l’Europe (capture Euronews)

Une remise en cause des piliers fondateurs de l’Union européenne

En suggérant de fusionner (notamment) les fonds de cohésion et la PAC en un instrument budgétaire unique, la Commission européenne fragilise deux politiques historiques qui sont le socle de la construction européenne : la politique agricole commune et la politique de cohésion. Dans un communiqué, le président de la région Grand Est tire la sonnette d’alarme.
« Alors que notre agriculture est confrontée à des défis immenses — renouvellement des générations, transition agroécologique, compétitivité des filières, adaptation au changement climatique — la Commission propose une réduction d’environ 21 % des financements agricoles, affaiblissant la place de l’agriculture dans les équilibres européens, dit-il.
« Alors que les crises se multiplient et que les rapports de force mondiaux évoluent, l’agriculture doit plus que jamais être au cœur du projet européen. Car si notre souveraineté alimentaire recule, c’est l’autonomie stratégique de toute l’Union qui vacille. »

Franck Leroy, Président de la Région Grand Est : « Une menace directe sur les politiques régionales et les territoires »

Franck Leroy (LR) président du Conseil régional Grand Est (capture site du Conseil régional)
Franck Leroy (LR) président du Conseil régional Grand Est (capture site du Conseil régional)

« Dans la région Grand Est, les fonds européens jouent un rôle moteur : soutien à l’installation des jeunes agriculteurs, modernisation des exploitations, gestion forestière durable, développement des énergies renouvelables, préservation de la biodiversité… Grâce à une consommation exemplaire de plus de 99 % des fonds qui lui sont confiés, la Région Grand Est est reconnue et efficace aussi bien sur la politique agricole que sur la politique de cohésion.
Renationaliser les fonds européens ou diluer ces deux politiques essentielles et très identifiées, c’est faire reculer l’efficacité des politiques publiques, c’est privilégier une politique comptable au détriment des habitants, des entreprises, des agriculteurs. C’est aller à rebours de tout ce qui a été construit par les Régions, avec les territoires. Et surtout, c’est prendre le risque que l’Europe paraisse encore plus éloignée des citoyens. »

Un appel au dialogue et à la responsabilité

Face à ces orientations, Franck Leroy appelle solennellement à l’ouverture d’un dialogue stratégique et constructif entre la Commission européenne, les États membres et les Régions. Ce dialogue doit permettre de réaffirmer l’ambition agricole de l’Union, de garantir une politique de cohésion forte, et d’assurer un développement équilibré de l’ensemble de nos territoires, ruraux comme urbains.
« Nous sommes prêts à contribuer à une réforme ambitieuse, mais elle doit renforcer l’Europe, pas l’affaiblir. L’agriculture et la cohésion ne peuvent être les variables d’ajustement d’un budget technocratique. Elles sont le cœur vivant de l’Europe. »

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