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Limoges : « protégez-nous, sinon on va se protéger nous-mêmes! »

Dans la nuit du 18 au 19 juillet, vers une heure du matin, une centaine d’individus cagoulés a bloqué la RN 141 et dressé des barricades. Ils ont attaqué des véhicules en circulation avec cocktails Molotov, mortiers, pierres, barres de fer et battes de baseball.

émeutes- (photo d'illustration UnlimPhotos)
émeutes- (photo d’illustration UnlimPhotos)

Dans la nuit du 18 au 19 juillet, vers 1h du matin, une centaine d’individus cagoulés a bloqué la RN 141 et dressé des barricades. Ils ont attaqué des véhicules en circulation avec cocktails Molotov, mortiers, pierres, barres de fer et battes de baseball.
Limoges, 130.000 habitants, chef-lieu de la Haute-Vienne est plus connue pour ses arts du feu et notamment ses grandes maisons de porcelaine que pour ses violences urbaines. Et pourtant, depuis le 14 juillet 2025, plusieurs quartiers sont le théâtre d’affrontements et d’évènements violents, notamment dans le quartier populaire du Val de l’Aurence. C’est au cours de la nuit de vendredi 18 au samedi 19 juillet que tout a dérapé.

Ils ont semé la terreur

Une bonne centaine d’individus, cagoulés et armés de barres de fer, utilisant cocktails Molotov et mortiers ont semé la terreur dans la ville. Ils ont bloqué la route nationale 141, agressé des automobilistes. Cette meute barbare a tiré des dizaines de mortiers en direction des forces de l’ordre. La préfecture et le parquet ont confirmé que 10 policiers ont été blessés, essentiellement par acouphènes causés par les tirs de mortiers, l’un d’eux ayant également été touché à la main.
Des civils, dont des familles avec enfants, ont été ciblés. Un automobiliste a été contraint de sortir de son véhicule, qui a été retrouvé incendié peu après. Aucun blessé grave parmi les civils, mais une dizaine de plaintes ont été déposées.
Les forces de l’ordre ont utilisé des LBD, des grenades lacrymogènes, et des tirs de défense pour disperser les groupes.
Une enquête a été ouverte pour participation à un attroupement armé, violences sur fonctionnaires, extorsion aggravée, et dégradations en bande organisée.

« Une zone de non-droit »

Au lendemain de ces émeutes qui ont effrayé la population, de nombreux limougeauds exprimaient leur colère sur les réseaux sociaux. « Ils attaquent des familles, lance un homme, on nous parle de guérilla urbaine. Protégez-nous! Sinon, nous nous protègerons nous-mêmes ».
Un autre constate : « émeutes urbaines à Limoges, restaurateur tabassé et poignardé dans la Manche, policiers attaqués et blessés à Béziers… la France est devenue une énorme zone de non droit dans laquelle la racaille prospère impunément, dans laquelle le trafic de drogue gangrène tout, dans laquelle la police est impuissante à maintenir l’ordre, dans laquelle la justice relâche les délinquants avec juste un stage de citoyenneté. Qu’ont-ils fait de notre beau pays ? »
Le maire Émile Roger Lombertie (divers droite) a qualifié les événements de « guérilla urbaine structurée », dénonçant lui aussi une « zone de non droit ». Le ministère de l’Intérieur a dépêché la CRS 8, spécialisée dans le maintien de l’ordre, pour assurer la sécurité du secteur à partir du 19 juillet au soir, permettant un retour au calme.
« C’est vraiment une situation de guérilla urbaine structurée qui a eu lieu. Le fait qu’ils aient des mortiers en quantité, qu’ils fassent du carjacking et qu’ils tiennent un point de circulation est inacceptable. Donc aujourd’hui, il est temps que ça s’arrête […] et que ceux qui sont en situation soit de guérilla, soit d’affrontement, soit de transgression volontaire et délibérée de la loi, soient punis. » (Émile-Roger Lombertie, Maire DVD de Limoges).

 

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