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Inquiétantes manœuvres militaires chinoises en Égypte

L’Égypte et la Chine renforcent leur coopération militaire lors des exercices « Nesour Al-Hadara 2025 » suscitant de vives inquiétudes à Washington et à Tel Aviv.

Avions chinois en Egypte (capture CCTV)
Avions chinois en Égypte (capture CCTV)

Les forces armées égyptiennes et chinoises viennent de conclure des exercices militaires conjoints d’envergure baptisés « Nesour Al-Hadara 2025 » (« Les Aigles de la civilisation 2025″). Ces manœuvres, qualifiées d' »historiques » et « sans précédent » par les médias chinois, se sont déroulées sur le sol égyptien pendant plus de deux semaines depuis le 20 avril.
Le théâtre principal des opérations était la base aérienne de Wadi Abou Riche, située à environ 100 kilomètres à l’ouest du golfe de Suez.

Une démonstration de puissance technologique

L’arsenal déployé pour ces exercices témoigne de l’importance accordée à cette coopération par les deux nations. La Chine a mobilisé ses avions de chasse J-10C, des appareils ravitailleurs, ainsi que l’avion d’alerte avancée KJ-500. Ce dernier effectuait sa première sortie opérationnelle à l’étranger, un fait marquant dans l’histoire militaire chinoise. Souvent comparé à l’A-50 russe, le KJ-500 dispose de capacités de détection et de commandement aérien avancées.
L’Égypte a participé avec ses chasseurs MiG-29 d’origine russe, renforçant la dimension internationale de ces exercices qui mêlent des équipements de diverses provenances.

Des manœuvres qui inquiètent Washington et Tel-Aviv

Cette démonstration de rapprochement militaire entre Le Caire et Pékin suscite des inquiétudes tant aux États-Unis qu’en Israël, pour plusieurs raisons stratégiques.
L’Égypte demeure un allié majeur des États-Unis au Moyen-Orient et bénéficie annuellement d’une importante aide militaire américaine. Premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979, elle occupe une position clé dans l’équilibre régional.
Ces exercices interviennent dans un contexte particulièrement tendu des relations sino-américaines, marquées par un conflit commercial initié sous l’administration Trump, qui voit la Chine comme la principale menace pour la suprématie économique américaine.
Par ailleurs, l’Égypte a récemment opposé un refus catégorique à une proposition américano-israélienne visant à déplacer des Palestiniens vers le Sinaï, qualifiant cette idée de « ligne rouge ». La Chine a récemment fait savoir qu’elle « s’opposerait » au déplacement forcé de la population de Gaza. Voilà qui rebat singulièrement les cartes dans la région.

Vers une redéfinition des alliances stratégiques ?

Ces manœuvres pourraient signaler une évolution significative dans la politique de sécurité égyptienne, traditionnellement alignée sur l’Occident. En renforçant sa coopération militaire avec la Chine, Le Caire affirme son indépendance stratégique et diversifie ses partenariats dans un contexte de recomposition des équilibres mondiaux.
Si ce rapprochement ne constitue pas une rupture avec Washington, il illustre néanmoins l’ambition croissante de l’Égypte de s’affirmer comme acteur autonome sur la scène internationale, en tirant parti de la rivalité entre les grandes puissances.

 

 

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