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CPI : La condamnation de Nétanyahou éclabousse plus de 4000 Français

Le Premier ministre israélien étant accusé de crimes contre l’Humanité et de crimes de guerre, les 4185 Français enrôlés dans Tsahal doivent-ils être considérés comme des complices et poursuivis en France comme tels ?

Au moins 50 morts à Gaza dans les frappes israéliennes ces 24 dernières heures (capture Euronews)
Au moins 50 morts à Gaza dans les frappes israéliennes ces 24 dernières heures (capture Euronews)

Le 21 novembre 2024, la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Nétanyahou et Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
124 pays sont États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, dont la France. Tous se doivent d’appliquer les décisions de la Cour. Or, le 27 novembre, le ministère français des Affaires étrangères a décrété que Benjamin Nétanyahou bénéficiait « d’une immunité » puisque Israël ne reconnaît pas la Cour pénale internationale.

Mandat d’arrêt contre Poutine

Argument spécieux s’il en est. Un criminel qui ne reconnaît pas ses juges peut-il être absous de ses crimes ? Prenons le cas de Vladimir Poutine. La Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 17 mars 2023, un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine, pour le crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens. Or, ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI. Cela n’a pas empêché le président des États-Unis, Joe Biden de dire que ce mandat d’arrêt était « justifié » alors même que les États-Unis ne reconnaissent pas la CPI. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a également salué « une décision importante ».
Enfin, le ministère français des Affaires étrangères a estimé sur Twitter (devenu X) que la décision visant Poutine « fera date » ajoutant ces fortes paroles « aucun responsable de crimes commis par la Russie en Ukraine, quel que soit son statut, ne doit échapper à la justice ». Quel que soit son statut !

Quelles forces obscures?

On comprend mal ce deux poids deux mesures. À quelles pressions le président de la République et son gouvernement obéissent-ils pour enfreindre aussi ouvertement les règles du droit international ? À quelles forces obscures cèdent-ils chaque fois qu’Israël massacre des populations civiles à Gaza ou au Liban pour ne pas les dénoncer ? Rappelons-nous. Le 5 octobre 2024, Emmanuel Macron s’est dit favorable à un arrêt des livraisons d’armes à Israël. « Le chef de l’État considérant en effet que l’on ne peut pas en même temps appeler à un cessez-le-feu et fournir des armes. Le jour-même, l’Élysée a publié un communiqué, comme pour s’excuser, rappelant que la France « est l’amie indéfectible d’Israël ».

Plus de 4.000 Français complices?

Mais il y a plus gênant. On sait que plus de 4.000 Français, la plupart ayant la double nationalité franco-israélienne, sont partis combattre aux côtés de Tsahal après le 7 octobre. Des binationaux pour la plupart. Les Français représentent le contingent étranger le plus important au sein de l’armée israélienne après les États-Unis. Ils ont participé activement aux opérations militaires à Gaza. Selon le média turc TRT en français, il existe « des vidéos montrant des franco-israéliens commettant des exactions et des actes de torture contre des détenus palestiniens, ainsi que proférant des menaces à l’encontre de personnalités politiques françaises soutenant la cause palestinienne, le gouvernement français n’a pas réagi jusqu’à présent. »
Maintenant que le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité, comment faut-il considérer ces Français engagés dans l’armée israélienne ? Sont-ils complices de ces crimes ? Faut-il les juger en France ?
On aimerait avoir la réponse des autorités politiques et judiciaires françaises.

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