Une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine est annoncée pour le 15 août 2025 en Alaska. Les deux leaders vont discuter des conditions de mettre un terme à la guerre, sans les Européens et sans Zelensky. Poutine a gagné la guerre.

La rencontre prévue entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 15 août 2025 en Alaska est un événement diplomatique majeur, visant principalement à discuter d’un possible règlement de la guerre en Ukraine. Avec, notamment, l’éventualité d’échange de territoires.
Le contexte : la guerre en Ukraine
Donald Trump a annoncé cette rencontre le 8 août 2025 sur son réseau Truth Social, qualifiant l’événement de « très attendu ». Le Kremlin a confirmé la tenue du sommet, qui se déroulera en Alaska, un lieu symbolique en raison de sa proximité géographique avec la Russie et de son histoire (vendue par la Russie aux États-Unis en 1867).
C’est la première rencontre en personne entre les deux dirigeants depuis juin 2019 (sommet du G20 au Japon) et la première visite de Poutine aux États-Unis depuis 2015.
Cette annonce intervient après plusieurs échanges téléphoniques entre Trump et Poutine depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025, ainsi qu’une visite de l’émissaire américain Steve Witkoff au Kremlin le 6 août 2025.
Les objectifs de la rencontre
Le sujet principal est la guerre en Ukraine. Trump a évoqué la possibilité d’un « échange de territoires » entre l’Ukraine et la Russie pour parvenir à un accord de paix, sans donner de détails précis.
La Russie exige que l’Ukraine cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson) ainsi que la Crimée (annexée en 2014), et renonce à l’adhésion à l’OTAN et aux livraisons d’armes occidentales. Ces demandes sont jugées inacceptables par Kiev, qui réclame le retrait des troupes russes, des garanties de sécurité occidentales, et un cessez-le-feu de 30 jours, auquel la Russie s’oppose.
Le Kremlin a indiqué que les discussions porteront également sur les intérêts communs des deux pays, notamment dans l’Arctique, où l’Alaska et la Russie partagent une frontière maritime.
L’absence de l’Ukraine
Volodymyr Zelensky, président ukrainien, n’a pas été convié à ce sommet, à l’insistance de la Russie. Zelensky a mis en garde contre des « décisions prises sans l’Ukraine », affirmant que la guerre ne peut être résolue sans la participation de son pays et qu’aucun territoire ne sera cédé.
Trump a explicitement rejeté l’idée que Poutine devrait d’abord rencontrer Zelensky, répondant « niet » à cette suggestion.
Contexte diplomatique et pressions
Trump avait lancé un ultimatum à la Russie, expirant le 8 août 2025, pour faire avancer les négociations avec l’Ukraine, sous peine de sanctions économiques, notamment des droits de douane accrus contre la Russie et ses partenaires commerciaux comme l’Inde et la Chine. Cet ultimatum n’a pas été respecté, mais la rencontre semble être une réponse à cette pression.
Poutine a consulté des dirigeants de pays alliés (Chine, Inde, Afrique du Sud, Kazakhstan, Ouzbékistan, Biélorussie) avant le sommet, en particulier Xi Jinping et Narendra Modi, pour discuter des pourparlers sur l’Ukraine.
La rencontre est perçue comme une victoire diplomatique pour Poutine, car elle marque un retour de la Russie dans la diplomatie internationale, malgré un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre lui pour crimes de guerre.
Enjeux et perspectives
Les positions de la Russie et de l’Ukraine restent irréconciliables, ce qui rend peu probable une avancée majeure lors de ce sommet, surtout sans la présence de Zelensky.
Des sources comme Bloomberg suggèrent que les discussions pourraient aboutir à un gel du conflit sur les lignes de front actuelles, avec un possible désengagement de l’Ukraine dans le Donbass (Donetsk et Lougansk). Cependant, une telle issue serait politiquement difficile pour Zelensky et rejetée par l’Ukraine.
Les Européens craignent que Trump ne privilégie les demandes russes au détriment des exigences ukrainiennes, ce qui pourrait marginaliser l’Ukraine et ses alliés européens.
Le sommet pourrait également poser les bases pour une amélioration des relations russo-américaines, avec une invitation du Kremlin à Trump pour une future rencontre en Russie.
Réactions et incertitudes
Zelensky insiste sur un cessez-le-feu et une participation ukrainienne aux négociations, tandis que Poutine rejette toute rencontre avec lui pour le moment. Des observateurs, comme l’historien Corentin Sellin, estiment que Trump pourrait pencher en faveur de Poutine, ce qui suscite des inquiétudes parmi les alliés européens de l’Ukraine.
Le choix de l’Alaska est vu comme stratégique par le Kremlin, qui y voit une opportunité de discuter d’intérêts économiques bilatéraux dans l’Arctique.
🇺🇦⚔️ 🇷🇺 Le refus catégorique de Zelensky d’échanger des territoires risque d’énerver Trump, prêt à faire des concessions sur l’Ukraine — The New York Times
⚡️ Zelensky a de nouveau déclaré qu’il « ne céderait pas sa terre aux occupants », rejetant fermement la proposition de… pic.twitter.com/AyXkIJFKgT
— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) August 9, 2025