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La France dans la spirale de la violence

40.000 gendarmes et policiers, le RAID, la BRI, le GIGN n’ont pas empêché les émeutiers de saccager de nombreuses villes de France pour la troisième nuit consécutive. L’exécutif est dans une impasse.

Violences, pillages, incendies un peu partout en France (capture Twitter)
Violences, pillages, incendies un peu partout en France (capture Twitter)

Le bilan de la nuit de jeudi à vendredi est très lourd. Plusieurs centaines de voitures brûlées (dont 74 à Strasbourg, 48 en Moselle), des trams et des bus cramés, des bâtiments publics, mairies, commissariats de police, écoles, lycées, médiathèques, établissements bancaires, etc. incendiés, des centaines de magasins pillés : la violence est montée d’un cran dans de nombreuses villes de France et rien ne permet de dire que les choses vont se calmer. Au contraire. On a vu ici et là des jeunes avec des armes de guerre. Inquiétant!
Le bilan est lourd également du côté des forces de l’ordre puisque ce sont 249 policiers et gendarmes qui ont été blessés. Et 667 casseurs ont été interpellés.

Comment calmer le jeu ?

Point de départ des émeutes, la mort d’un jeune de 17 ans, Nahel, tué par un tir de policier. Au volant d’une grosse berline allemande, le jeune homme a refusé d’obtempérer, mardi, vers 8 h 30 à Nanterre (Hauts-de-Seine). Aussitôt, plusieurs quartiers de la région parisienne se sont embrasés. La marche blanche organisée jeudi a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
Puis, ce sont les jeunes (parfois âgés de 13 ou 14 ans) des quartiers de nombreuses villes de l’Hexagone qui se sont déchaînés contre les bâtiments publics et privés.
Comment calmer le jeu ? Le gouvernement est dans une impasse. Soit, il réprime sévèrement les émeutes, au risque de nourrir encore la violence. Soit, il temporise et laisse la colère s’exprimer pendant deux ou jours, au risque de mécontenter une partie de la population.
Sa marge de manœuvre est étroite. Mais la réponse est politique. Comment éviter le communautarisme qui se développe dans les quartiers de toutes les villes, des plus petites aux plus grandes ?

L’américanisation de la société française

Ce qui se passe aujourd’hui en France témoigne en tout cas d’une fracture béante de la société française née d’une absence d’intégration, depuis des années, des populations immigrées. Des communautés se développent en marge de la société française, avec leur propre langue, leur propre culture, leur propre religion, leurs propres hérauts. Comme aux États-Unis où les Blancs, les Blacks, les Latinos vivent les uns à côté des autres, et non pas les uns avec les autres.
Et, comme aux États-Unis, on achète des armes et l’on s’inscrit dans les clubs de tirs pour se défendre. Comme à la belle époque du Far West.
Est-ce bien cela que nous voulons en France ?
En tout cas, à un an de l’ouverture des J.O., les événements liés à la violence ont de quoi inquiéter.

 

 

 

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