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Le ministre des Affaires étrangères convoqué par un juge de Bamako

Jean-Yves Le Drian doit répondre à la convocation d’un juge d’instruction de Bamako, au Mali, le 20 juin 2022 pour « atteinte aux biens publics et autres infractions ». Explications.

Jean-Yves Le Drian (Photo credit NATO on VisualHunt.com)
Jean-Yves Le Drian (Photo credit NATO on VisualHunt.com)

Il n’est pas certain que la convocation lancée à l’encontre du ministre français des Affaires étrangères arrive entre les mains de son destinataire puisqu’il n’y a pas l’adresse du prévenu. Il est écrit « Domicile : Paris, sans autres précisions ». Bon, passons.
De quoi s’agit-il ? Un juge d’instruction du pôle économique et financier du tribunal de Bamako (Mali), M. Mahamoudou B. Dicko a convoqué Jean-Yves Le Drian pour ‘’atteintes aux biens publics’’, une affaire qui concerne à la fois Jean-Yves Le Drian mais aussi son fils, Thomas.

Jean-Yves Le Drian, ministre des AE convoqué par un juge de Bamako
Jean-Yves Le Drian, ministre des AE convoqué par un juge de Bamako

Le marché des passeports biométriques

Un article du journal Mondafrique nous apprend que la justice malienne s’intéresse à l’attribution du marché des passeports biométriques.
Marché attribué à une entreprise bretonne à la suite de « pressions » exercées, dit-on, par le ministre de la Défense d’alors devenu depuis le patron du Quai d’Orsay.
L’affaire remonte à 2015, rappelle Mondafrique. Le ministre de la Défense de l’époque, Jean-Yves Le Drian, qui a en charge l’opération Barkane, aurait donc exercé des pressions sur le président Ibrahim Boubacar Keïta pour l’entreprise bretonne Idemia, anciennement Oberthur Technologies, obtienne le marché des passeports en lieu et place d’une société canadienne Bank Note. Un marché passé de gré à gré qui, en son temps, avait défrayé la chronique au Mali et soulevé une vague d’indignations chez les députés maliens. Puis, l’affaire s’était tassée.

Une plainte en 2022

Jusqu’à la plainte déposée le 22 février dernier par un mouvement de la société civile appelé Maliko (affaire du Mali, en français), bien décidé à faire la lumière sur cette ténébreuse histoire. Il s’agit d’une plainte pour « prise illégale d’intérêts » et « favoritisme » qui vise nommément Jean-Yves Le Drian qui aurait fait jouer ses relations et son fils Thomas.
L’attribution, dans des conditions que Maliko juge suspectes du marché des passeports biométrique, serait une opération très juteuse pour l’entreprise française, mais pas pour l’État malien qui aurait perdu plus du tiers de ses revenus dans ce contrat.
La convocation de Jean-Yves Le Drian chez le juge de Bamako a peu de chances d’aboutir. Mais elle ne va sans doute pas arranger les relations diplomatiques entre le Mali et la France.

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