L’acte VI des Gilets jaunes a été moins calme que prévu même si les effectifs sont en baisse.
A trois jours de Noël, le mouvement des Gilets jaunes a poursuivi l’acte VI de la mobilisation, aussi bien dans la capitale que dans les grandes villes de France. Selon le ministère de l’Intérieur, ils étaient 23.800 à 14 heures dans toute la France contre 33.500 une semaine avant. Mais il faut se méfier des chiffres donnés par la place Beauvau. L’une des figures emblématique du mouvement, Eric Drouet a été placé en garde à vue à Paris.
Les forces de l’ordre les attendaient à Versailles, ce samedi 22 décembre 2018, ils sont allés à Montmartre. Ils étaient certes beaucoup moins nombreux que lors des précédents rassemblements, depuis le 17 novembre. Mais suffisamment quand même pour attirer l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion publique sur leurs revendications. La revalorisation du pouvoir d’achat pour tout le monde et non pas pour une partie des salariés au SMIC, le rétablissement de l’ISF, la fin des injustices sociales et la mise en place du RIC, ce référendum d’initiative citoyenne, un peu comme en Suisse, grâce auquel les citoyens auraient leur mot à dire sur les grandes orientations politique du pays. « Le pouvoir au peuple » pouvait-on lire sur les pancartes brandies en tête des cortèges. Ou encore « Macron démission » tant le président de la République cristallise sur sa personne la colère voire la haine de la part des « gens qui ne sont rien ».
Pas de trêve des confiseurs
A Nancy, les Gilets jaunes étaient entre 4 et 5.000 à défiler pacifiquement dans les rues de la ville, mais plus déterminés que jamais. Les choses se sont un peu gâtées du côté de la préfecture de Meurthe-et-Moselle où des heurtes ont éclatés avec les forces de l’ordre qui ont chargé les manifestants et lancé quelques nuages de lacrymos.
Les Gilets jaunes se sont alors scindés en deux cortèges. L’un restant du côté de la place Stanislas, l’autre s’orientant vers le marché. Là, plusieurs dizaines de motard en tenue de Père Noël, venus soutenir les Gilets jaunes ont fait pétarader leurs machines, sous les applaudissements des passants.
Des manifestations aussi à Metz, à Besançon, à différents ronds-points où la situation restait très tendue, ce samedi en fin d’après-midi. « On s’installe, on va passer Noël ici, lâche Yassine, plus déterminer que jamais à « rendre le pouvoir au peuple » comme elle dit.
Pour les Gilets jaunes, pas de trêve des confiseurs. La lutte continue.
Emilien Lacombe