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Baisser la TVA sur les carburants, le gaz et l’électricité… C’est juste une nécessité !

Point-de-vue. Le conflit en Ukraine a pour premier effet de faire des victimes collatérales : les consommateurs européens et donc français, de pétrole et de gaz importé de Russie. Pour compenser la hausse des prix de l’énergie, l’ancien secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, estime que des mesures d’ampleur s’imposent.

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget
Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget

Par Christian Eckert

Les conflits entre les pays font des perdants chez les belligérants. En plus des ravages parmi les combattants, des infrastructures sont détruites, des moyens de productions et donc les économies sont mises à mal.

Ces pertes économiques et humaines frappent les pays concernés, mais touchent aussi d’autres parties du monde : il est patent que les tensions autour de l’Ukraine ont et auront des conséquences pour l’Union Européenne et donc pour la France. Ainsi la Russie approvisionne en produits énergétiques (par exemple en gaz) de nombreux pays. Ces livraisons pourraient être interrompues, soit par la volonté du fournisseur ou du client, soit parce que l’Ukraine se trouve sur les itinéraires empruntés (la mise en service du nouveau gazoduc Nord Stream 2 qui contourne l’Ukraine est d’ailleurs un enjeu majeur qui n’est pas sans peser sur le conflit).

Beaucoup de recettes

La difficulté de trouver vite des alternatives et le niveau élevé des consommations mondiales actuelles entrainent donc une hausse sévère des prix. Nul ne peut en prévoir la durée, mais beaucoup en font le constat. Les consommateurs français sont donc les victimes collatérales d’un conflit qui pourrait leur sembler lointain. Mais comme toujours lors des conflits, même si les victimes sont nombreuses, il y a toujours des profits qui se font sur leur dos !

Et si certains industriels producteurs peuvent optimiser leurs bénéfices, il est aussi certain que l’État voit ses recettes sur les produits énergétiques s’envoler. Une part très importante des prix des carburants et des combustibles est constituée de taxes dont une TVA qui est de 20%. Nul besoin d’être polytechnicien pour comprendre que 20% d’un prix qui augmente beaucoup, c’est beaucoup de recettes en plus pour l’État… ! En 2021, les surplus de recettes de l’État se sont élevées à près de 20 Milliards !

Prendre la mesure du problème

Face aux difficultés liées à la crise sanitaire, l’État a su trouver des Milliards par dizaines… Et là, le Gouvernement ne prend pas la mesure des problèmes de celles et de ceux qui doivent se chauffer ou se déplacer à des prix anormalement élevés.

Dès le début octobre 2021, alors que flambait déjà le prix de l’électricité, Anne Hidalgo suggérait de passer de 20 à 5.5% , ne serait-ce que temporairement, la TVA sur l’électricité. Avec l’aggravation de la crise ukrainienne, la hausse des prix s’étend et ceux des carburants atteignent des niveaux qui frappent directement le pouvoir d’achat des foyers. L’effet de ces hausses touche aussi l’ensemble des produits manufacturés naturellement sensibles au prix de l’énergie.

Une mesure d’ampleur s’impose donc en urgence, au-delà de la mesurette (révision du barème kilométrique de l’impôt sur le revenu) annoncée par le Gouvernement et qui ne concernera qu’une partie des foyers imposables (donc pas les plus modestes).

C’est le sens des propositions que les socialistes font, autour et avec leur candidate Anne Hidalgo.

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