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Droits de douane : Bertrand Pancher appelle au boycott des produits américains

L’ancien député de la Meuse appelle les citoyens européens à se mobiliser contre ce qu’il qualifie d’“arrogance américaine”. Il propose une réponse inédite : une application baptisée “NO, MERCI !”, permettant de boycotter les produits américains en scannant simplement leur code barre.

Produits made in USA ? Non, merci! (UnlimPhotos)
Produits made in USA ? Non, merci! (UnlimPhotos)

Une réaction à l’humiliation d’Ursula von der Leyen

À l’origine de cette initiative, un épisode diplomatique marquant : l’humiliation publique de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, par Donald Trump. Pour Bertrand Pancher, ancien président du groupe LIOT à l’Assemblée nationale, cet affront est révélateur d’un déséquilibre dans les relations transatlantiques. “Il est temps que l’Europe relève la tête”, affirme-t-il. “Il est temps de dire : NO, MERCI !”.

Une application simple et engagée

L’application se veut gratuite, anonyme et facile d’utilisation. En scannant le code-barres d’un produit, le consommateur découvre immédiatement sa provenance :

• 🔴 Rouge : produit américain importé
• 🟢 Vert : produit français ou européen

Selon Pancher, ce geste de consommation est un acte de résistance : “Chaque achat devient un acte politique. Chaque consommateur, un résistant économique”.

Une réponse populaire à une politique de force

Face à ce qu’il considère comme un rapport de force imposé par Washington, Bertrand Pancher estime que la réponse ne peut venir que des citoyens. Il rappelle que le Canada et le Mexique ont déjà su s’opposer à Trump par la fermeté économique, et que cette stratégie a porté ses fruits.
“La France et l’Europe ne doivent plus subir. Nous avons le devoir de riposter”, martèle-t-il, en appelant à une prise de conscience collective et à un réveil européen.

En attente d’un accord commercial équilibré

Bertrand Pancher précise toutefois que l’application ne sera diffusée massivement que si les institutions européennes échouent à conclure un accord commercial “équilibré, transparent et discuté devant les parlements”. Une manière de poser un ultimatum clair aux responsables politiques.
“Tant que nous n’aurons pas un accord commercial équilibré, l’application sera diffusée massivement très prochainement”, prévient-il.

Un appel à l’unité européenne

Au-delà de la protestation économique, Bertrand Pancher plaide pour une solidarité renforcée entre citoyens européens. “L’Europe a trop souvent courbé l’échine. Il est temps de tendre la main entre Européens… et de tourner le dos à l’arrogance. NO, MERCI !”.

Bertrand Pancher : « Notre Caddie peut devenir un bulletin de vote »

Bertrand Pancher (Facebook)
Bertrand Pancher (Facebook)

« Notre ambition est de redonner à chaque consommateur le pouvoir d’agir face à l’arrogance commerciale des États-Unis »

Quand cette application sera-t-elle disponible ?

L’application sera disponible à la rentrée 2025, gratuitement sur toutes les plateformes mobiles en français et en anglais. Nous avons fait le choix d’une interface intuitive, rapide et sans inscription pour garantir une appropriation maximale par les citoyens. Nous prenons d’ores et déjà des retours d’internautes afin d’y ajouter des fonctionnalités supplémentaires, notamment un système de suggestions d’alternatives locales ou européennes ou l’affichage des autres continents.

Pourquoi ne pas l’étendre à d’autres « produits » comme les enseignes McDo et bien autres entreprises créées grâce aux fonds de pension US et qui gangrènent notre économie ? Certes, ces restos et autres entreprises font travailler du personnel français, achètent souvent la matière première française, mais les dividendes que les actionnaires en tirent partent aux USA et ne paient pas d’impôts sur les bénéfices grâce au cum-cum ?

C’est une remarque très pertinente. L’application constitue, à ce stade, un premier levier d’action. Elle se concentre pour l’instant sur les biens de consommation courante – alimentation, hygiène, cosmétiques, etc.- en s’appuyant sur un système de scan de code-barres qui permet d’identifier rapidement l’origine des produits.
Cela dit, avec mon équipe nous réfléchissons déjà à une version élargie, qui pourrait inclure les chaînes, plateformes, marques ou entreprises dont les capitaux sont majoritairement américains, même si leur implantation en France est réelle. Vous avez raison de souligner que les dividendes générés repartent bien souvent outre-Atlantique, parfois en échappant à une fiscalité équitable via des montages comme le cum-cum, ce qui nuit à notre économie.

Il ne s’agit évidemment pas de stigmatiser les salariés français de ces groupes – ils sont bien souvent les premières victimes de ce modèle financiarisé – mais plutôt de poser une question centrale : jusqu’à quand allons-nous accepter une forme de dépendance économique qui fragilise notre souveraineté et celle de notre vieux continent ?
Cela étant précisé, j’insiste sur un point : pour le moment, l’application « No, Merci ! » repose uniquement sur l’analyse de l’origine des produits importés. Si un produit est fabriqué en France et génère de l’emploi local, même s’il dépend d’un capital américain, il n’apparaîtra pas en rouge dans l’application à ce stade.
Ce positionnement évoluera à travers des concertations avec les acteurs économiques, politiques et les associations de consommateurs. Nous avançons étape par étape, avec pragmatisme mais sans renoncer à notre ambition : redonner à chaque consommateur le pouvoir d’agir face à l’arrogance commerciale des États-Unis ; Car notre caddie peut devenir un véritable bulletin de vote.

Que pensez-vous la position de l’Europe, et notamment de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, face à Trump ?

Ce que nous avons vu récemment avec l’humiliation diplomatique infligée à Ursula von der Leyen par Donald Trump est indigne. Notre vieux continent ne peut plus être le paillasson des états-uniens. Il est temps de sortir de la naïveté stratégique.

Ursula von der Leyen a, à plusieurs reprises, tenté de maintenir un dialogue avec les États-Unis, mais cela ne suffit plus. Trump ne respecte que le rapport de force, un homme d’affaires déguisé en chef d’État. C’est pourquoi je dis aujourd’hui : la réponse ne viendra pas des salons feutrés de Bruxelles, elle viendra du peuple, des citoyens. Nous devons agir à notre échelle, avec les outils à notre disposition, et l’application « No, Merci ! » est un acte de résistance pacifique, concret, populaire, français et européen.

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