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Claude Guéant au trou

L’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé, ce lundi, dans le cadre de l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.

Claude Guéant (livre)
Claude Guéant (livre)

Évidemment, ça la fiche mal. L’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, 76 ans, a été jeté en prison comme un vulgaire malfrat. Ce haut fonctionnaire gravitant dans les hautes sphères du pouvoir a été mis en cause dans de nombreuses affaires politico-économiques. Il est mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « faux et usage », « financement illégal de campagne électorale », « détournement de fonds publics » et « corruption passive » et « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Sarkozy-Kadhafi. Excusez du peu.
Mais ce qui lui vaut aujourd’hui d’être jeté dans un cul de basse fosse concerne l’affaire des primes en liquides.

Condamné à rembourser l’Etat

L’affaire remonte à 2013. À cette époque, la police enquête sur le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007. En regardant de près les comptes de Claude Guéant ils découvrent que ce dernier aurait prélevé pour son compte personnel, de grosses sommes en liquide réservées aux « frais d’enquête et de surveillance de la police » (FES). Au total 210.000 euros ! Il en aurait redistribué un peu à plusieurs de ses proches collaborateurs.
Interrogé, Guéant a prétendu que l’argent provenait des fonds secrets du ministère. Ce qui est impossible puisqu’ils ont été supprimés en 2002 par Lionel Jospin.
En première instance, l’ancien bras droit de Sarkozy a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 75.000 € d’amende. Mais en appel, en janvier 2017, il a été condamné à deux ans de prison dont un ferme pour « complicité de détournement de fonds publics et recel » et 75.000 € d’amende. En outre, la cour d’appel l’a condamné à rembourser, solidairement avec les autres prévenus, 210 000 euros de dommages et intérêts à l’État. Claude Guéant a introduit un pourvoi en cassation, rejeté en 2019.

Remboursement de la dette trop lent

Début novembre 2021, le parquet de Paris a estimé que Claude Guéant ne remboursait pas sa dette suffisamment vite. Dans la foulée, la chambre de l’application des peines a révoqué six mois de libération conditionnelle et trois mois de sursis de Claude Guéant. Ce qui revient à lui appliquer une peine de neuf mois de prison immédiatement exécutoire.
La honte pour l’ancien patron des flics de France. Et un avertissement à tous les voyous endimanchés de la République !

Mais qui est Claude Guéant ?

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