La procureur adjointe, Vanessa Perrée, a souligné « la désinvolture » de Nicolas Sarkozy avec les comptes de sa campagne présidentielle de 2012.
Les réquisitions ont débuté ce jeudi matin pour Nicolas Sarkozy et ses treize coprévenus au procès Bygmalion. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le ministère public n’a pas apprécié le système de défense de l’ancien président qui consiste à dire « ce n’est pas moi, c’est les autres. Moi, je ne savais pas ».
La procureur a rappelé l’explosion des coûts de cette campagne qui a coûté plus de 42 M€ soit le double du plafond autorisé. « L’important n’était pas le plafond légal de campagne, mais de gagner l’élection, dit-elle, l’argent ne comptait pas ». Elle souligne l’attitude « désinvolte » de Nicolas Sarkozy face à cette « vaste fraude ».
Quant aux 13 autres prévenus, ils apparaissent comme de simples exécutants.
« C’est une fable »
La « désinvolture » de l’ancien président concerne évidemment son attitude par rapport au dépassement stratosphérique des comptes mais aussi son attitude et sa ligne de défense devant le tribunal.
Le 15 juin, lors de son audition, Nicolas Sarkozy avait affirmé, bravache : « Est-ce que j’ai trafiqué ? Été imprudent ? Négligent ? Je réponds le « Non » le plus formel à tout ça. »
Expliquant au tribunal qu’il avait fait la même campagne qu’en 2007, l’ancien président parle « d’une fable » et affirme qu’il « n’y a aucune raison que cela ait coûté le double ». D’ailleurs, il ne s’occupait pas de la comptabilité. Et personne ne l’a alerté sur ces affaires de fausses factures, assure-t-il.
A l’évidence, le ministère public a du mal à le croire. Attendons la fin du procès pour savoir ce que retiendra le tribunal.