C’est une nouvelle pièce qui vient d’être versée au volumineux dossier de l’affaire Grégory, 36 ans après l’enlèvement et la mort du petit garçon, dans les Vosges. Les experts suisses en stylométrie affirment que Jacqueline Jacob, la grand-tante de l’enfant est à l’origine de plusieurs lettres du corbeau de la Vologne dont la lettre de revendication du meurtre.
Trente-six ans après les faits, le dossier de l’affaire Grégory Villemin, du nom de ce petit garçon enlevé et noyé dans la Vologne, à Docelle (88) s’est enrichi d’une nouvelle pièce. Il s’agit du rapport d’expertise effectué par un laboratoire suisse spécialisé en « stylométrie », cette science qui consiste à identifier l’auteur d’un texte à travers le lexique, la syntaxe, le nombre de mots d’une phrase etc. C’est l’ancienne magistrate chargée du dossier qui en a fait la demande au laboratoire suisse en l’absence d’experts reconnus en France.
La dernière lettre
Selon le journal 20 minutes, le rapport d’expertise épais de 178 pages identifie avec « une forte probabilité » Jacqueline Jacob comme étant l’auteur de plusieurs lettres du corbeau et notamment la lettre de revendication du meurtre. C’était le 16 octobre 1984. La dernière lettre, postée avant la levée de 17 h 15 de la poste de Lépanges, est ainsi rédigée : « J’espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner son fils. Voilà ma vengeance, pauvre con. »
Le experts qui ont analysé 24 lettre anonymes estiment qu’elles proviennent de cinq scripteurs différents dont sept sont attribuées à Jacqueline Jacob.
Les époux Jacob déjà mis en cause
On sait que les époux Jacob, Marcel et Jacqueline, oncle et tante de jean-Marie Vuillemin, le père de Grégory ont été suspectés dans cette affaire et mis en examen pour « enlèvement de mineur et séquestration suivie de mort » et placés en détention provisoire en juin 2017 avant d’être remis en liberté. La procédure a été annulée en 2018 pour vice de forme.
Plus de 800 appels anonymes ont été passés aux grands-parents de Grégory, Monique et Albert Villemin. Mais aussi à Ginette, la belle-sœur de Jean-Marie, le papa de l’enfant assassiné. Et à Jean-Marie lui-même, comme on peut l’entendra sur cet enregistrement du 23 mars 1983.
Il y a fort à parier que ces nouvelles expertises fondées sur une science nouvelle et peu connue en France seront contestées par la défense des époux Jacob. leurs avocats devraient tenir une conférence de presse dès ce samedi 24 avril 2021 à Epinal.
A suivre…