A l’appel de nombreuses associations opposées à l’exploitation du gaz de couche en Lorraine, une manif est prévue le 18 mars 2021 devant la préfecture de la Moselle à Metz.
Nous avons évoqué à plusieurs reprises cette levée de boucliers contre l’exploitation du gaz de couche en Moselle. Le gouvernement doit se prononcer sur l’octroi d’un permis d’exploitation qui pourrait conduire au forage de près de 400 puits dans la région de Saint-Avold, avec l’utilisation de techniques d’extraction non conventionnelles, semblables à celles utilisées pour le gaz de schiste. Une mobilisation est prévue le 18 mars à Metz.
Contre l’intérêt général
Le gaz de couche n’a jamais été exploité en France, mais les impacts environnementaux et climatiques dramatiques de son extraction sont bien connus à l’étranger : pollution de l’air, de l’eau, des sols, fortes émissions de gaz à effet de serre. L’exploitation de ce gaz fossile est en contradiction totale avec les engagements de la France pour le climat.
L’enquête publique, clôturée en novembre 2020, a mobilisé de nombreux citoyens et élus locaux, qui se sont prononcés à près de 85% contre ce projet fossile. Elle n’a cependant aucune valeur contraignante, et le gouvernement a montré par le passé faire fi de ces enquêtes ou consultations publiques, octroyant des permis pétroliers et gaziers contre l’avis et l’intérêt général.
En revanche, l’entreprise gazière La Française de l’Energie dispose de relais significatifs au sein de l’administration publique, et le gouvernement a cédé suite à son lobbying lors des débats de la loi Hulot sur les hydrocarbures en 2017 en excluant les gaz de couche de l’interdiction des techniques non conventionnelles.
Projet dangereux
En janvier 2021, 36 organisations dont l’APEL57, Attac, Les Amis de la Terre, Greenpeace et la campagne Fossil Free Politics ont dénoncé ce projet dangereux pour l’environnement et le climat. Elles ont demandé, dans une lettre ouverte au président de la République et à la ministre de la Transition écologique, le rejet de ce permis. Aujourd’hui, un mois plus tard, une cinquantaine d’associations et collectifs sont mobilisés.
Le 18 mars prochain, les organisations initiatrices de la lettre appellent à une mobilisation contre ce projet, pour exiger du gouvernement et de la Préfecture, son relai local, à refuser ce permis d’exploitation. Octroyer une concession serait en contradiction totale avec les ambitions de la France en terme de lutte contre le changement climatique ainsi que les attentes des citoyens pour des énergies décarbonées. Accorder ce permis serait un renoncement face à des intérêts privés, au mépris de la responsabilité de l’État vis-à-vis des générations actuelles et futures.
Refuser le permis
Une conférence de presse sera donnée par les organisations initiatrices de la mobilisation le jeudi 18 mars à 14h, place de la comédie à Metz. Elle sera suivie d’une action à 15h devant la préfecture. Cependant, nous ne pouvons ignorer la situation sanitaire et les organisateurs ont choisi de prendre leurs responsabilités en demandant aux associations de limiter le nombre de représentants. En l’occurrence, ce sera la diversité des représentants qui sera considérée plutôt que le nombre de manifestants.
Nous demandons au gouvernement de refuser ce permis d’exploitation. Nous nous associons à la campagne européenne Fossil Free Politics pour exiger que les politiques publiques de lutte contre le changement climatique soient protégées de l’influence des lobbies de l’industrie fossile. Nous demandons l’arrêt des financements publics pour des projets fossiles, la fin des réunions de lobbying ou encore la régulation stricte des conflits d’intérêts et du pantouflage.