Reporters Sans Frontières s’oppose fermement à la menace d’une extradition de Julian Assange vers les États-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans de prison pour avoir transmis des informations d’intérêt général à des journalistes.
Julian Assange, 49 ans, c’est cet informaticien et journaliste né en Australie, connue pour être le fondateur de WikiLeaks, une ONG dont l’objectif consiste à publier des documents et des analyses politiques et sociales à l’échelle mondiale. Sa mission consiste à donner une audience aux lanceurs d’alertes et aux fuites d’informations, tout en protégeant ses sources. Plusieurs millions de documents relatifs à des scandales de corruption, d’espionnage et de violations de droits de l’homme concernant des dizaines de pays à travers le monde ont été publiés sur le site internet depuis sa création.
Depuis 2010, Julian Assange est au cœur d’une affaire politico-judiciaire planétaire après la publication de câbles diplomatiques américains sur la guerre en Irak et en Afghanistan dont, notamment, la fameuse vidéo Collateral murder. Cette vidéo provenant d’une caméra d’un hélicoptère Apache montre que le pilote ouvre le feu sur un groupe de civils parmi lesquels des journalistes de l’agence Reuters.
WikiLeaks a dû interrompre ses publications sous la pression des autorités de plusieurs pays. Mais continuera épisodiquement à révéler quelques scandales.
Poursuivi pour espionnage
Les États-Unis engagent des poursuites contre WikiLeaks et son fondateur Julian AssangCelui-ci s’est réfugié en 2012 à l’ambassade de l’Equateur à Londres où va passer sept années. Il redoute une extradition vers les États-Unis et plus particulièrement vers Guantanamo.
Reporters Sans Frontières dénonce depuis des années le sort indigne et inhumain fait à Julian Assange qui doit faire face à 18 chefs d’accusation aux États-Unis, dont notamment celui d’espionnage.
Les procédures judiciaires engagées contre le fondateur de Wikileaks devraient enfin trouver leur conclusion le 4 janvier 2021 : la juge Vanessa Baraitser sera appelée à rendre sa décision relative à la demande d’extradition de Julian Assange émise par les États-Unis lors d’une audience prévue à 10 heures locales au Tribunal pénal central de Londres.
Une pétition
A quelques jours de ce verdict historique, « RSF condamne le fait que le fondateur de Wikileaks ait été poursuivi pour ses contributions au journalisme et appelle à sa libération immédiate. Il est évident que l’affaire Julian Assange est avant tout politique et qu’elle vise à faire d’Assange un exemple pour intimider les médias à travers le globe.
Si le gouvernement américain parvient à obtenir l’extradition de Julian Assange et à le poursuivre pour ses contributions à un journalisme d’intérêt général, cette jurisprudence pourra s’appliquer à n’importe quel journaliste où que ce soit dans le monde. On ne peut tout simplement pas minimiser les implications que peut avoir cette affaire. C’est l’avenir même du journalisme et de la liberté de la presse qui est en jeu ! »
RSF sera au Tribunal pénal central de Londres le 4 janvier pour essayer d’assister à l’audience et suivre de près les développements de l’affaire.
#FreeAssange : Signez contre l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis !