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Professeur décapité : un réfugié Tchétchène de 18 ans

Le procureur général du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard, a donné quelques précisions sur l’enquête ouverte pour terrorisme et sur l’individu qui a tué le prof d’histoire du collège de Conflans-Sainte-Honorine.

Jean-François Ricard, procureur général PNAT (capture twitter France-Info)
Jean-François Ricard, procureur général PNAT (capture twitter France-Info)

Au-lendemain de l’attaque terroriste qui a coût la vie à un prof d’histoire-géographe du collège du Bois d’Aulne, Samuel Paty, 47 ans, on en sait un peu plus sur les circonstances qui entourent cette attaque terroriste perpétrée par un individu de 18 ans, réfugié d’origine Tchétchène.
Il faut remonter au 7 octobre dernier lorsque l’enseignant faisait un cours sur la liberté d’expression. Il a pris pour exemple les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo où l’on voit un dessin du prophète nu. Le prof avait demandé aux élèves musulmans qui ne voulaient pas voir cette caricature de ne pas regarder. « Dans l’hypothèse où ils auraient pu être heurtés » précise la procureur du parquet national anti-terroriste (PNAT) dans sa conférence de presse.
Le lendemain, le père d’une élève se disant outré par ce cours de civisme est allé déposé plainte pour « diffusion d’images pornographiques »! Il a également publié des posts sur les réseaux sociaux demandant l’exclusion de l’enseignant et donnant ses coordonnées. Le procureur a précisé que la demi-sœur de cet homme a rejoint l’Etat islamique en 2014 en Syrie. Elle fait l’objet d’un mandat de recherche, ajoute Jean-François Ricard.

Un couteau à la main

Vendredi, 16 octobre, soit une semaine après  ces faits, la police municipale de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) a été alertés  de ce qu’un individu au comportement suspect tournait autour du collège du Bois d’Aulne. Arrivée sur les lieux, vers 17 heures, les policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) découvraient le corps d’un homme allongé au milieu de la rue avec de profondes blessures à la gorge. Peu après, ils apercevait un individu armé d’un couteau, genre poignard, et d’un pistolet à billes. Malgré plusieurs sommations, l’individu a refusé de poser son arme et a tiré à cinq reprises en direction des fonctionnaires de police qui ont dû l’abattre.
Selon le procureur Ricard, il s’agit d’un jeune Tchétchène né à Moscou le 12 mars 2002 qui bénéficiait du statut de réfugié, tout comme sa famille. Il était inconnu des services de renseignement mais il était connu pour avoir commis des vols avec violence. Sur son téléphone, les enquêteurs ont trouvé plusieurs messages en lien avec cet assassinat et notamment celui-ci « J’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Mouhammad ».
Neuf personnes qui ont été placées en garde à vue : les parents de l’assaillant, un grand-parent et le frère cadet interpellés à Evreux (Eure).

Une immense émotion

Ce acte terroriste à l’encontre d’un professeur de collège a suscité une immense émotion d’abord parmi le corps enseignant. Un rassemblement silencieux a mobilisé un millier de personnes, ce samedi après-midi, devant le collège où enseignait Samuel Paty. Ensuite dans tout le pays qui exprimer sa solidarité envers ce professeur assassiné pour avoir fait un cours sur la tolérance et la liberté d’expression. « C’est un enseignant qui a été assassiné, mais c’est aussi la liberté de penser, la liberté d’expression »a souligné Jean-François Ricard.
Enfin, les politiques qui, à l’instar du Président de la République, refusent de céder face à l’intolérance et à l’obscurantisme : « Tous et toutes, nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. L’obscurantisme et la violence qui l’accompagne ne gagneront pas. Ils ne nous diviseront pas. C’est ce qu’ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble » a indiqué le chef de l’Etat, vendredi soir.

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