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Mutinerie au sein de l’Université de Lorraine

Des universitaires mosellans regroupés au sein d’un Collectif Charlemagne lancent un appel pour créer une nouvelle université en Lorraine-Nord.

Charlemagne : Une mutinerie des universitaires de Moselle

Ce n’est pas une simple contestation. C’est une véritable mutinerie que mènent trente-sept universitaires de Moselle appuyés par des élus. Regroupés au sein d’un collectif, ils en appellent à Charlemagne pour soutenir leur démarche.
Que veulent ces carolingiens mosellans ? « Reconfigurer l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation en Lorraine en transformant l’UL en un groupement d’universités des métropoles ». Parlons clair, ils demandent, ni plus ni moins, que l’indépendance de l’université de Metz.
Pour quelles raisons ? Le collectif constate que huit ans après la fusion des quatre universités de Lorraine, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et surtout qu’il y a « un déséquilibre entre Nancy et Metz. »
Un retour à la guerre de la hottée de pommes qui, au 15ème siècle, a violemment opposé les seigneurs de Metz et de Nancy ? Mais pas du tout, affirment les mosellans en précisant cependant : « aujourd’hui, l’UL apparaît comme l’expression d’une mise sous tutelle de Metz et de la Moselle, sans autonomie locale pour décider de nos projets pour notre territoire ».

Quel projet ?

L’autonomie, donc. Pour quoi faire ? Nidal Rezg, l’un des porte-parole du collectif dont on sait qu’il est en guerre ouverte contre l’université de Lorraine depuis que son projet Mista a été retoqué explique qu’il faut « donner à Metz et à la Moselle une identité scientifique propre » et « arrêter la logique ‘’miroir’’ qui impose à Metz de fonctionner comme Nancy, et souvent aux ordres d’une gouvernance qui empêche le rayonnement de Metz et de la Moselle. »
Une mutinerie, on vous dit.
Le projet consiste, selon lui, à créer une « image autour de nos deux points forts: le Transfrontalier et les sciences appliquées. »
Pourquoi pas ? Mais faut-il faire sécession pour autant ?
Les mosellans en sont convaincus. Ils en appellent à l’opinion publique, à la presse et, bien entendu, aux élus de tous bords en ces périodes pré-électorales. Lors d’une conférence de presse au Club de de Metz les candidats aux élections municipales ont soutenu le projet des mutins.

Des élections

Au cours de cette conférence de presse, début décembre, élus et universitaires ont décidé d’interpeller le président de l’Université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt, pour lui demander de revoir les statuts et la représentativité au sein de l’UL.
S le président réfute toute domination de Nancy sur Metz, il admet qu’il puisse y avoir un déséquilibre entre les deux métropoles. « Peut-être faut-il travailler sur un rééquilibrage Metz-Nancy, déclare-t-il à la presse. « Qu’il y ait une discussion sur la place de chacun, on peut en discuter. Mais il y a la réalité et le ressenti. Sur la réalité, je pense que Metz a plutôt été gagnant avec la fusion. »
Reste que la polémique semble se nourrir aussi du contexte politique local où la place du campus de Metz est l’objet d’enjeux électoraux forts entre plusieurs des candidats.

L’appel de Charlemagne

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