Point-de-vue. L’attaque au couteau dans un lycée d’Arras qui s’est soldée par la mort d’un prof de lettres et les graves blessures de deux autres personnes, est un signe supplémentaire de la « décivilisation » de notre société, comme l’explique Bernard Aubin. Il serait temps de réagir, et vite!
Par Bernard Aubin
Vous êtes prof d’histoire ? Eh non ! La dernière victime de la barbarie fut un prof de lettres, autre incarnation d’une culture que certains sont déterminés à anéantir. Le prof d’histoire, c’était Samuel Paty, il y a trois ans. Et pour trouver le nom de la dernière victime, il faut s’armer de bonnes lunettes pour le discerner, lorsqu’il est exceptionnellement cité, entre des flots de compassion pour des lycéens traumatisés, l’émotion des parents, l’expression des politiques, et accessoirement la crainte qui ne pourra que se généraliser auprès de l’ensemble des enseignants.
Les sujets qui fâchent
Et pourtant, Dominique Bernard et ses collègues sont des héros. Le premier a donné sa vie, les autres ont risqué la leur et ont été sérieusement blessés pour protéger les élèves et le sanctuaire du savoir que devait être l’école en général. Il serait décent de le rappeler a minima.
L’Éducation Nationale, dans une stratégie de fuite en avant, avait pourtant bien accumulé les reculades et l’autocensure, renonçant à enseigner les « sujets qui fâchent » à des élèves de plus en plus nombreux à contester dès le premier âge l’histoire, la culture, les valeurs, les coutumes de notre pays. Et qui n’avaient pas hésité à tourner le dos lors de la minute de silence en la mémoire de Samuel Paty.
‘’Décivilisation’’ générale
Tout cela, paradoxalement, dans un contexte de « décivilisation » générale en France, pour reprendre un néologisme récemment exprimé par une classe politique. N’oublions pas le contexte actuel de turbulences mondiales engendré par le conflit russo-ukrainien, et plus récemment par les attaques du Hamas contre Israël. Les ripostes ne manqueront pas de faire encore de nombreuses victimes civiles innocentes dans les deux camps.
On en aurait presque oublié les attentats qui se sont multipliés sur notre territoire : Bataclan, Charlie Hebdo, policiers assassinés, prêtre catholique égorgé en pleine homélie, Nice… La France est dans le collimateur des obscurantistes de toutes natures, et l’on serre les dents pour que ne soient pas importés sur notre territoire les conflits étrangers… si ce n’est pas justement déjà le cas.
Il est temps de réagir, et vite
La politique de l’autruche, du renoncement, la contestation systématique de notre histoire, de nos valeurs, de nos souches, de notre culture, l’aveuglement délibéré face à la menace qui se développe au quotidien sous nos yeux et que certains défendent encore sous le prétexte de liberté risque de mener le pays à sa perte, si l’on persiste à marcher tête basse pour refuser les réalités pourtant flagrantes.
Il est temps de réagir, et vite… Avant que d’autres Samuel Paty, Dominique Bernard, et tous ceux qui représentent le savoir, la liberté d’expression, la culture, et que le peuple français ne tombent sous les couteaux des barbares. Lorsque les victimes et leurs actes héroïques sont quasiment ignorés, on a de quoi être interpellé : maladresse, omission, recherche de « paix sociale »…
Mais jusqu’à quand ?
Le visage de Dominique Bernard, le professeur tué par le jihadiste réfugié tchétchène fiché S Mogouchkov à #Arras. pic.twitter.com/IICOmUHDRZ
— Damien Rieu (@DamienRieu) October 13, 2023