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Retraites : Comptes et décomptes à l’Assemblée

Le texte élaboré mercredi 15 mars par la commission mixte paritaire (CMP) sera présenté jeudi au sénat puis à l’assemblée pour être voté. Mais le vote n’est pas (encore) acquis pour la Macronie.

Oledd, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons
Oledd, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

Alors que l’intersyndicale appelle à une huitième journée de mobilisation, ce mercredi 15 mars 2023, les grèves se poursuivent dans plusieurs secteurs. Les déchets s’entassent dans plusieurs grandes villes dont Paris, Marseille, le Havre, Nantes et Toulouse, le trafic reste perturbé à la SNCF, mais aussi dans les aéroports, plusieurs raffineries restent bloquées dont Fos et Donges, provoquant un début de pénurie de carburant dans les stations-services.
Bref, la grogne sociale contre la réforme des retraites ne retombe pas à l’avant-veille du vote de la nouvelle mouture du texte, rédigé par sept sénateurs et sept députés réunis à huis clos mercredi, avant le vote au parlement jeudi 16 mars.

Faisons les comptes

Malgré les gestes de séduction en direction des députés de droite, notamment des Républicains, Elisabeth Borne n’est pas sûre de faire passer son texte à l’Assemblée. En effet, il y a 577 députés élus dans l’Hémicycle. La majorité absolue est donc de 287 voix.
Selon BFMTV qui a fait chauffer les calculettes, 178 députés affirment voter pour la réforme. La Macronie dispose, en principe, de 250 voix. À quoi on peut ajouter 18 des 61 voix du groupe Les Républicains. Le compte n’y est pas encore.

49.3 et motion de censure

D’ici jeudi, les chiffres pourraient bouger. Dans quel sens ? Difficile à dire tant cette réforme est désormais impopulaire dans l’opinion publique. Les députés qui tiennent à leur job pourraient donc réfléchir à deux fois avant de voter.
En effet, si la réforme est votée, la colère des Français s’exprimera lors des prochaines élections législatives. Et les députés d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain. Si la réforme n’est pas votée, le gouvernement fera passer le texte en force avec le 49.3. Ce serait un échec cuisant pour Emmanuel Macron et son gouvernement. L’opposition enclencherait alors une motion de censure qui, si elle était votée, renverserait le gouvernement Borne. Rien n’interdit en effet à tous les opposants à la réforme, Nupes et RN de voter le même texte de rejet du gouvernement.
Le climat social est lourd. La météo politique tourne à l’orage. Petite grêle de printemps ou grosse tornade dévastatrice ? On le saura bien vite.

 

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