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« La chasse aux soignants suspendus reste ouverte »

Les collectifs de soignants, citoyens et patients ’’Unis’’ déplorent dans un communiqué commun « le harcèlement administratif » dont ils font l’objet. Ils interpellent le ministre de la Santé, François Braun.

suspendus, un film-docu sur la galère des soignants interdits d'exercer (capture écran)
suspendus, un film-docu sur la galère des soignants interdits d’exercer (capture écran)

Il n’est pas question de réintégrer les soignants non vaccinés a rappelé le ministre de la Santé, François Braun, le 8 novembre 2022 à l’Assemblée nationale. « La vaccination permet de se protéger, de protéger les autres, affirme-t-il. Car, contrairement à ce que l’on dit, la Covid tue encore (…). La réintégration des personnels non vaccinés ne règlera pas les problèmes de l’hôpital, loin de là. Ils représentent une minorité de ces personnels. Et même cela va les aggraver. Pourquoi ? Parce que les professionnels sur le terrain sont opposés à la réintégration des soignants non vaccinés ».

Traqués, mis à pied, convoqués….

Cette déclaration devant la représentation nationale a ulcéré les soignants non-vaccinés qui ont été suspendus, sans traitement, le 15 septembre 2021. Car ce qu’affirme péremptoirement le ministre, qui est aussi médecin, est tout simplement inexact. Car on sait désormais que le vaccin ne protège pas contre une nouvelle infection et n’empêche pas non plus la transmission du virus.
Réunis en collectifs, les soignants non-vaccinés, soutenus par des soignants vaccinés, mais aussi par de simples citoyens, viennent de publier un communiqué de presse dans lequel ils précisent que « la chasse aux soignants suspendus reste ouverte ».
Ils écrivent : « Depuis la loi du 30 juillet 2022, et de son décret sorti le même jour, nous sommes interpellés chaque jour ou presque par des soignants actuellement en exercice ou suspendus. Ces soignants suspendus ou rétablis sont traqués par leur hiérarchie pour vérifier les données de leur certificat de rétablissement et aptitude au travail ; convoqués en gendarmerie, suite à des dépôts de plainte de leurs directions ; convoqués en conseil de discipline et mis à pied sans indemnité de mesure conservatoire ; convoqués devant l’ordre, à la demande encore une fois de leurs directions. »

De nouvelles preuves de maltraitance

« Ces nouvelles formes d’acharnement et de harcèlement administratif viennent s’ajouter à celles, inadmissibles, que nous avons déjà dénoncées, poursuit le communiqué. « D’autres établissements refusent d’attribuer les indemnités journalières dues aux personnels non injectés en arrêts maladies et se dispensent de déclaration obligatoire auprès de la CPAM. Ou encore les ruptures conventionnelles de contrat des personnels suspendus qui sont refusées – au motif de « personnel indispensable ».
Rappelons que plus de 15.000 soignants et sapeurs-pompiers sont suspendus depuis 15 mois et ne perçoivent aucun salaire ou traitement. On imagine la galère dans laquelle ils sont au quotidien !

Les directions des établissements doivent respecter la loi

Les Collectifs Unis s’adressent ainsi au ministre de la Santé : « Monsieur Braun, nous, soignants suspendus et non suspendus regroupés en Collectifs Unis, dénonçons une nouvelle forme d’acharnement contre des soignants, cette partie de la population française que l’on demandait d’applaudir tous les soirs il y a moins de trois ans. »
« Nous vous demandons, Monsieur le ministre, de rappeler les dirigeants des établissements hospitaliers et des structures de soin à leurs devoirs et au respect de leur fonction. Leur mission est d’abord de gérer un établissement et d’assurer une mission de soin, et non d’instaurer un climat de chasse aux sorcières toxiques et délétères, en ne respectant pas le droit social et aggravant encore la situation de stress et d’usure du personnel soignant.

La HAS et les contrats de travail

« Vous vous permettez, Monsieur le Ministre, de demander à la HAS un avis sur la réintégration des soignants non vaccinés dont le contrat de travail est suspendu par vos décisions et textes sur la vigilance sanitaire. Depuis quand la HAS a-t-elle pour mission de s’exprimer sur la gestion des contrats de salariés de la santé, du social, du secours et du médico-social ? Quels autres pouvoirs ou responsabilités des directions d’établissement avez-vous délégués ? Sur quel texte fondez-vous vos décisions ? Et surtout, dans quel but ? A quand le retour de la bienveillance, du respect du droit des salariés, des volontaires, des étudiants et des indépendants, et de l’intérêt supérieur des patients, dans notre société ? »

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