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Un film-docu sur les soignants ‘’suspendus’’

Des milliers de soignants ont été interdits d’exercer leur profession pour avoir refusé de se faire vacciner. Sans travail, sans revenus, quelques-uns racontent leur galère. Mais aussi leurs espoirs.

suspendus, un film-docu sur la galère des soignants interdits d'exercer (capture écran)
suspendus, un film-docu sur la galère des soignants interdits d’exercer (capture écran)

Ils et elles s’appellent Caroline Blondel, Gregory Pamart, Carole Fouché, Louis Fouché, Judith Rémy, Éric Loridan et Aurélie Colin. Ils sont tous soignants, médecins, psychologues, sage-femme… et tous interdits d’exercer leur métier…
Rappelons-nous. Le 12 juillet 2021, sans concertation, les soignants de notre pays ont été confrontés à un choix crucial : conserver leur emploi en acceptant une série d’injections médicales contre la Covid-19 ou être suspendus de leurs fonctions au 15 septembre 2021. À cette date, des dizaines de milliers d’entre eux ont refusé le vaccin. Ils se sont retrouvés sans travail, sans revenu et sans aide, dans l’indifférence générale du public et des médias.
Ils racontent leur vécu, leur galère, mais aussi leurs espoirs dans un excellent film-documentaire de Fabien Moine : « Suspendus… Des Soignants entre deux mondes ».

Fabien Moine : « Un effondrement programmé »

Fabien Moine, réalisateur du film-docu (DR)
Fabien Moine, réalisateur du film-docu (DR)

-Fabien Moine, vous êtes le réalisateur d’un film intitulé « Suspendus… Des soignants entre deux mondes ». Pourquoi ce documentaire ?

L’idée est de participer à rééquilibrer les informations autour des soignants suspendus. Ou plutôt combler l’absence d’information dans les grands médias français. Créer une brèche dans l’omerta posée sur cette injustice honteuse : avoir suspendu des dizaines de milliers de personnes dont le tort et de ne pas avoir accepté un traitement médical encore en phase expérimentale.
Près de moi, il y a des soignants. Certains sont suspendus et d’autres ont joué avec le système. Dans les deux cas, c’est révoltant de ne pouvoir être souverain de son corps. J’ai une grande admiration pour les soignants suspendus, car ils ont fait face à leur destin et je trouve cela est très courageux et inspirant. Je trouve souvent en eux une passion de leur travail, un amour de l’autre et de hautes valeurs qui tranchent avec bien des médecins de plateaux moralisateurs qui les traitent sans les connaître d’égoïstes irresponsables.

Je voulais montrer l’humanité de ces personnes pour que l’on découvre leur histoire et avoir un pendant aussi humain que technique sur leur vision de cette crise. Il y a aussi, d’un point de vue égoïste, le besoin de faire quelque chose pour eux, car après la colère, la honte est venue me chercher, dans un certain laisser faire collectif… alors qu’il était demandé à la population de les applaudir quelques mois auparavant.

-Sept soignants, « suspendus » de leurs fonctions pour avoir refusé de se faire vacciner, témoignent de la violence avec laquelle ils se sont retrouvés sans travail, du jour au lendemain, sans revenus, sans aide, sans avenir professionnel. Comment les avez-vous choisis, sachant qu’ils sont des milliers dans la même situation ?

Certains sont des amis, d’autres des connaissances et quelques-uns des rencontres très récentes. Je voulais montrer des praticiens différents (médecin généraliste, chirurgien, psychologue, anesthésiste-réanimateur, cardiologue, sage-femme, chercheur). Ce sont avant tout des humains plus que des techniciens. Je souhaitais partager leur humanité et leur foi, car une des ambitions du documentaire est de proposer une autre vision de la santé : plus humaine et intégrative, collégiale et basée sur le besoin du patient.
Il était donc nécessaire que les personnes interviewées soient déjà en transition dans leur pratique.

-Ce film-documentaire nous invite à réfléchir sur notre système de santé, mais aussi, au-delà, sur l’avenir de notre société. Quel est le message ?

Le message est clair : le système dans son ensemble vit un effondrement programmé par des instances supranationales. L’humain n’y a plus sa place, qu’il soit soignant ou soigné. Donc le premier but est de montrer cela, d’accepter de regarder en face le totalitarisme agissant, tentaculaire. Une fois ce constat violent et implacable accepté où le sacrifice des moins dociles est nécessaire pour faire progresser cette idéologie destructrice, vient le temps de parler d’une alternative positive. Avec en son centre un système de soin autre où chaque personne désireuse d’un meilleur respect de soi de l’autre figure au centre de sa raison d’être. D’où le sous-titre du film « des soignants entre deux mondes » : celui de la technologie toute puissante et celui à définir, résolument basé sur l’Humain.

-Où et comment peut-on voir votre film ?

Il y a des projections partout en France référencées sur la plateforme soignants-suspendus.fr, c’est un film d’échanges, partages et débats. Et on peut le voir en participation libre ici

 

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