Les agriculteurs, empêchés d’entrer dans la capitale par un important dispositif de sécurité, dénoncent l’absence de réponses concrètes du gouvernement à leurs revendications.
Une nouvelle mobilisation des agriculteurs a tourné à la confrontation ce matin aux abords de Paris. Quelques dizaines de tracteurs, bloqués par des véhicules blindés et des forces de l’ordre, ont tenté de forcer le passage, conduisant à une interpellation (au moins), celle de Christian Convers, vice-président de la Coordination Rurale.
Un dispositif de sécurité contesté
Les manifestants dénoncent un dispositif « démesuré », avec le déploiement de blindés et de CRS face à ce qu’ils décrivent comme une action pacifique. « On n’est pas des terroristes », souligne un agriculteur, déplorant d’être « parqué » sans possibilité de se ravitailler.
Des revendications toujours sans réponse
Les agriculteurs réclament principalement :
- L’arrêt des contrôles excessifs par l’Office français de la biodiversité
- L’alignement sur les normes européennes, sans « surtransposition » française
- Une meilleure rémunération de leur travail
« Nous restons mobilisés », souligne Pascal Deshayes, président de la CR 54, en précisant que « rien n’a bougé depuis un an, aucune promesse n’a été tenue, nous n’avons rien obtenu et la situation de nombreuses exploitations est catastrophique. Ceux qui manifestent n’ont plus rien à perdre.
Pascal Deshayes déplore l’attitude du syndicat majoritaire. Non seulement la FNSEA refuse de s’associer au mouvement de protestation des bonnets jaunes, mais surtout, elle cherche à discréditer son action en prétextant que cette colère aurait pour but de peser sur les prochaines élections aux chambres d’agriculture.
« Les chambres ne nous intéressent pas, affirme Pascal Deshayes. On sait bien que c’est le fonds de commerce de la FNSEA, car cela lui permet de truster les organismes agricoles (Safer, coopératives, etc.).
Une situation qui s’enlise
Même point de vue de Paul Fritsch, le président de la Coordination rurale du Grand Est. « Nous, ce que l’on veut, ce sont des prix plus rémunérateurs. »
Malgré les promesses gouvernementales depuis les premières mobilisations de janvier dernier, les agriculteurs constatent l’absence d’avancées concrètes. « On nous dit, on verra après le salon, puis après les élections », rapporte un manifestant, appelant à des mesures immédiates pour sauver une profession en détresse.
La tension reste palpable aux portes de Paris, où les agriculteurs, déterminés à faire entendre leur voix, font face à un important dispositif de sécurité, illustrant la crispation du dialogue entre le monde agricole et les pouvoirs publics.