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3 700 emplois liés à la centrale de Cattenom

Dans les ménages concernés par ces 3 700 postes vivent 10 500 personnes, dont six sur dix dans un périmètre de 61 communes où la centrale joue un rôle économique important (Annie Ébro, Clément Gass, Insee).

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Centrale nucléaire de Cattenom (Photo EDF Cattenom)

La centrale nucléaire EDF de Cattenom emploie directement 1 600 personnes dans l’industrie sur des postes qualifiés. Son activité génère dans le Grand Est 900 emplois par la sous-traitance, du nettoyage aux études techniques, et 1 200 emplois induits par la consommation issue des salaires. Dans les ménages concernés par ces 3 700 postes vivent 10 500 personnes, dont six sur dix dans un périmètre de 61 communes où la centrale joue un rôle économique important. Ce périmètre incluant Thionville est plutôt riche et attractif. Son développement est tributaire de facteurs externes, notamment des emplois au Luxembourg qui occupent 41 % de ses actifs. Les emplois résidentiels locaux sont moins développés que dans les territoires comparables.

8,3% de l’électricité

Située dans le nord du département de la Moselle, la centrale nucléaire de Cattenom fait partie des deux plus importantes de France par la production d’électricité de ses quatre réacteurs, sur les 58 que compte le pays. En 2015-2016, elle a fourni 8,3 % de l’électricité nucléaire française, à égalité avec la centrale de Gravelines, dans l’agglomération de Dunkerque.

À terme, la question de la reconversion des emplois et des effets sur les économies locales sera posée par l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique, dans le cadre de la mise en œuvre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Avec les sites de Cattenom, Chooz, Nogent-sur-Seine et Fessenheim, cet enjeu concerne le Grand Est, 2e région par la puissance nucléaire installée, seulement précédée par Auvergne-Rhône-Alpes. Avec le Centre-Val de Loire et la Normandie, ces régions regroupent 77 % de la capacité de production nucléaire.

La centrale de Cattenom est le 4e établissement industriel de la Moselle et le 10e du Grand Est en nombre d’emplois. Cette étude présente les emplois locaux liés à la présence de la centrale et les populations qui en dépendent, ainsi que le fonctionnement économique du territoire circonscrit. Elle ne présage ni de leur avenir, sachant que les objectifs de réduction pourraient viser d’autres centrales munies de réacteurs d’une génération plus ancienne, ni de leur substitution par d’autres emplois dans le cadre de la transition énergétique.

Les commandes et la consommation des salariés génèrent 2 100 autres emplois dans le Grand Est

En moyenne sur 2015-2016, la centrale emploie indirectement 1 300 personnes via les commandes passées aux fournisseurs et prestataires (…).
Sur les 1 300 emplois indirects, 910 sont localisés dans le Grand Est et 840 en Moselle, dont 650 sur le site même de Cattenom. Ces derniers dépendent d’établissements distants mais sont en mission pour intervenir dans la centrale.
La consommation des salariés directs, indirects et de leurs ménages induit 1 410 emplois à proximité de leur domicile, dont 1 220 dans le Grand Est et 1 130 en Moselle. Au total, la population des ménages dans lesquels vit au moins un salarié direct, indirect ou induit s’élève à 9 500 résidents dans le département et 10 500 dans la région.

Une influence économique répartie sur la moitié de la zone d’emploi de Thionville

Avec 360 résidents, soit 13 % de sa population, Cattenom n’arrive qu’au 4e rang des communes les plus concernées par les emplois liés à la centrale. En nombre de personnes, elle est devancée par Thionville (2 000 personnes), Terville et Manom. Pour ce qui est de la part d’habitants dépendant économiquement de la centrale, Manom (22 %) précède Entrange et Mondorff.

Alors que la plupart des communes sont surtout concernées comme lieux de vie des salariés directs ou indirects, Thionville est aussi rattachée comme pôle de services supérieurs où ces personnes accèdent aux commerces, administrations et autres commodités. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas pour Hettange-Grande, Sierck-les-Bains et Guénange, pôles intermédiaires riches en services du quotidien mais qui proposent une gamme d’équipements moins large.

 

plus de 10 % de la population est concernée par les emplois liés à la centrale dans trois communes de la CC de Cattenom et environs et une commune de la CA Portes de France-Thionville. •Sources : Insee, appariements CLAP-DADS-FEE-RP 2015 ; EDF, salariés et commandes 2015-2016.
. Plus de 10 % de la population est concernée par les emplois liés à la centrale dans trois communes de la CC de Cattenom et environs et une commune de la CA Portes de France-Thionville.
• Sources : Insee, appariements CLAP-DADS-FEE-RP 2015 ; EDF, salariés et commandes 2015-2016.

Un territoire frontalier dense et riche

Tout comme Gravelines, Cattenom est une des centrales entourées des espaces les plus densément peuplés (…) Les revenus tirés des emplois frontaliers confèrent au territoire une situation financière favorable. La CC de Cattenom est la 2e plus riche du Grand Est en termes de revenu médian, et toutes celles qui jouxtent l’aire d’influence sont dans le premier quart.
Le taux de pauvreté se trouve réduit à 11,4 % dans la zone d’influence contre 15,4 % dans le reste de la Moselle, et le taux de chômage suit la même répartition.

Un marché crucial pour 31 établissements du Grand Est

Les établissements prestataires de la centrale sont au nombre de 413, dont 119 lui consacrent au moins l’équivalent d’un emploi entier et 48 réalisent avec elle plus de 10 % de leur chiffre d’affaires (seuil de viabilité). Parmi ces établissements pour lesquels la centrale est un débouché important, 31 se situent dans le Grand Est et 25 en Moselle, regroupant 500 emplois indirects dans la région et 410 dans le département. Leur viabilité peut dépendre de ce marché, qui est donc aussi un enjeu pour leurs effectifs non dédiés à la centrale, soit respectivement 1 160 et 700 actifs.

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