Sa vie durant, Claude Dieudonné a façonné le bois. La retraite venue, ce vosgien de Ramonchamp a façonné avec des mots un monde poétique. Quatre petits livres destinés aux enfants.
Gardy et Gypsy en Camargue, c’est son dernier né. Un petit ouvrage où se mêlent les mots, les dessins, les photos. L’histoire, émouvante, est celle d’un petit garçon né dans cette Camargue sauvage baignée de soleil, balayée par le mistral, où les chevaux et les taureaux font partie du décor. Il s’appelle Gardy. Son père lui a offert un poulain qui restera toujours son meilleur ami.
Gardy rencontre un jour Gypsy, une fillette de son âge. Elle vit avec sa maman, une gitane, dans une roulotte tirée par un gentil cheval. La maman est veuve. Mais le frère aîné de Gardy est célibataire. Les deux enfants qui s’aiment d’un amour tendre, mettent au point un stratagème pour provoquer la rencontre entre la maman et le frère aîné. On ne vous dira pas la suite…
D’une plume pleine de poésie, l’auteur promène le lecteur au milieu des manades camarguaises, des flamants roses, de la mer, des marais, de la vie si particulière autour des Saintes-Maries-de-la-Mer où Claude Dieudonné a ses habitudes.
Une vie professionnelle intense
Chemin faisant, l’auteur aborde les thèmes universels de la littérature : la vie, la mort, l’amour, le destin, la nature… Une approche humaniste où la beauté des sentiments rachète la noirceur de l’âme humaine.
Claude Dieudonné est originaire de Ramonchamp, dans les Vosges. A 14 ans, il est apprenti menuisier. A 17 ans, le voilà menuisier. Après 26 mois de service militaire, Claude est embauché dans une entreprise spécialisée dans la menuiserie extérieure (les fenêtres), Les Bois Vosgiens, à Epinal, où travaillent 77 salariés. Il est directeur-adjoint. Il y restera de 1954 à 1972.
Ensuite, il débauché par l’entreprise Bluntzer de Fresse-sur-Moselle. Il est directeur-général de l’entreprise qui emploie 370 personnes. Mais en 1982 et jusqu’en 2.000, il préfère travailler pour lui, comme intermédiaire entre les fabricants et les maîtres d’ouvrages.
Tolérance et fraternité
Une fois à la retraite, Claude Dieudonné se découvre une passion pour l’écriture. Et pour la poésie. Il publie un premier ouvrage « Dessine-moi un papillon » dédié à sa petite fille, Julie, 4 ans.
Claude Dieudonné a aussi un petit-fils, Baptiste, pour lequel il écrit son second livre : « La forêt de Gibus et Renardeau ». Un renard fait découvrir la forêt et ses secrets au petit garçon. Il lui fait découvrir un monde fabuleux et méconnu des hommes. Ensemble, ils partent à la recherche du grand tétras…
Claude, que ses petits-enfants appellent Papé, répond aux questions surprenantes que les enfants posent parfois :
-Dis, Papé, pourquoi les coccinelles ont-elles des points noirs sur leurs ailes, demande un jour Julie ?
-Ma Julie chérie, si je pouvais répondre à ta question, je saurais tout, ce qui est loin d’être le cas. Mais je te promets d’y réfléchir.
Ainsi commence le troisième livre intitulé « Julie et les coccinelles ». Une belle histoire sur la nature, les hommes et les choses, avec un zeste de rêve où les mimosas sont garnis de perles d’or. Et, comme toujours chez Claude, l’histoire racontée aux enfants est une leçon de tolérance, de respect des hommes, de la nature et des animaux.
Une leçon d’amour et de fraternité, en somme.
M.G.
Tous les livres sont édités par les Editions des Ballons- 1, bis rue du CFP à 88160- Le Thillot
La Révolte
J’ai rêvé d’un monde où nous serions tous frères
formant une ronde, la main dans la main,
sans distinction de genre, de couleurs, de nations,
de religions ou de coutumes
en s’offrant mutuellement nos connaissances
et en partageant nos espoirs…
Je me suis réveillé, j’ai vu mon chat
croquer impunément une souris,
J’ai vu ma poulette courant de peur devant le renard,
qui l’a dévorée dans un tourbillon de plumes…
J’ai vu le boucher amener un agneau à l’abattoir,
j’ai vu, dans un pays où brille le soleil, un enfant mourir
dans les bras de sa mère aux seins asséchés,
J’ai vu, à la petite fenêtre, des femmes et leurs enfants
mourir sous les bombes venant d’un ciel
qui a raison perdu…
Je me suis mis à pleurer, voyant en l’homme un animal
féroce se nourrissant de sa propre chair
et s’abreuvant de son propre sang…
Puis, impuissant, je me suis rendormi en pensant
que le Créateur aurait bien fait de m’oublier
dans les profondeurs de l’inconnu….