Le scandale du recours abusif aux cabinets étrangers empoisonne la campagne d’Emmanuel Maron. Début 2021, McKinsey a été préféré à UniHA et un consortium d’entreprises françaises.
Le scandale McKinsey n’est pas nouveau. Dès janvier 2021, infodujour.fr alertait sur la préférence donnée par le gouvernement français à une entreprise étrangère pour gérer la crise sanitaire.
À cette époque, les autorités sanitaires paniquaient face au retard pris dans la gestion de la vaccination. Il fallait vacciner à tour de bras sur l’ensemble du territoire pour se mettre au niveau des pays voisins. Trois entreprises françaises, sélectionnées à l’issue d’un appel d’offres, Gl events, Capgemini et Atos proposaient leur expertise et leur savoir-faire.
Une centrale d’achats UniHA
Leur offre était regroupée et présentée par la centrale d’achats hospitaliers, UniHA, premier réseau coopératif d’achats groupés des établissements hospitaliers, premier acheteur public français avec, en 2020, plus de 5,02 milliards d’euros d’achats et un volume de gains sur achats de 117 M€. UniHA rassemble 1026 établissements hospitaliers, 110 GHT (groupements hospitaliers de territoire) et peut servir la totalité des établissements de santé publics. Avec ses 120 collaborateurs et ses entreprises fournisseurs, UniHA ambitionne de faire des achats un levier de performance globale pour accompagner les transformations et les innovations du système de santé, se positionnant comme un acteur stratégique de la santé.
Les jeux étaient faits
Vacciner plus de 40 millions de Français en toute sécurité et en un temps record, en assurant un suivi de pharmacovigilance, ne s’improvise pas, comme nous l’écrivions alors. Or, UniHA proposait une offre élaborant « un plan de déploiement national de centres de vaccination » avec une approche intégrée visant à répondre aux enjeux de la vaccination.
Mais les démarches de UniHA et des entreprises françaises sont restées lettre morte. « Je trouve navrant que depuis novembre 2020, l’État n’ait pas répondu à ce projet d’entreprises françaises, regrette Gérard Bapt, député honoraire de Toulouse et ancien président de la mission d’information sur le Médiator. J’ai moi-même essayé, avant les fêtes de fin d’année, d’attirer l’attention de l’Élysée, de Matignon et du ministère de la Santé sur cette offre. Je n’ai eu aucune réponse. »
Finalement, on sait pourquoi. Le cabinet privé McKinsey avait été choisi à l’avance. Un cabinet étranger préféré à un groupe d’achats de nos établissements hospitaliers associés à de grandes entreprises françaises, relève de la haute trahison.