« J’ai décidé de me donner la mort » écrit l’ancien juge chargé de l’affaire Grégory à un confrère de l’Est Républicain. « Je n’ai plus la force de me battre ».
Retrouvé mort à son domicile le 11 juillet dernier l’ex-juge d’instruction de l’affaire Grégory explique le sens de son geste fatal dans un courrier écrit le même jour et adressé à l’un de nos confrères de l’Est Républicain, Christophe Gobin, qui avait noué avec lui des liens amicaux depuis de nombreuses années.
Dans cette lettre rendue publique avec l’autorisation de la famille, celui qu’on appelait « le petit juge » écrit : « J’ai décidé de me donner la mort car je sais que je n’aurai plus la force désormais de me battre dans la dernière épreuve qui m’attendrait. »
Jean-Michel Lambert donne son avis sur ce qu’il appelle un « énième rebondissement » qu’il juge « infâme ». Car, estime-t-il, « il repose sur une construction intellectuelle fondée en partie sur un logiciel ».
« Bernard Laroche est innocent »
L’ancien juge dénonce « la machine à broyer » qui s’est mise en route et qui détruire des vies. Il « proclame » que « Bernard Laroche est innocent » et considère les derniers rebondissements de l’affaire comme « un château de cartes » qui aurait dû s’effondrer.
Jean-Michel Lambert regrette que l’on se soit employé à « détricoter » le travail de la PJ de Nancy [qui concluait à la culpabilité de la mère de Grégory] et, par voie de conséquence, à « démolir » le sien.
Il ajoute, péremptoirement : « Les événements depuis juin dernier sont voués normalement à l’échec Et pour cause… »
L’ancien juge d’Epinal se dit convaincu que l’on va chercher un bouc émissaire… « Je refuse de jouer ce rôle » dit-il en se disant convaincu qu’on ne « connaîtra jamais la vérité… Je préfère sonner la fin de partie pour moi. Je n’ai plus la force de me battre. J’ai accompli mon Destin. »