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L’économie russe : du mythe à la réalité

Alors que Trump menace la Russie de nouvelles sanctions s’il ne négocie pas avec Kiev, l’économie russe semble défier les pronostics occidentaux. Elle s’est réorientée vers l’Asie selon l’économiste Jacques Sapir interviewé par Caroline Galactéros pour Paix et Guerre.

Caroline Galactéros interviewe Jacques Sapir (capture Paix et Guerre)
Caroline Galactéros interviewe Jacques Sapir (capture Paix et Guerre)

La Russie affiche une croissance de 3,6% en 2023 et les prévisions pour 2025 sont optimistes, dépassant largement les taux de croissance occidentaux. Loin de l’effondrement annoncé, l’économie russe démontre une capacité d’adaptation remarquable face aux sanctions.

Une transformation économique accélérée

L’économie russe a subi une transformation structurelle majeure. Le secteur manufacturier représente désormais 57% de la production industrielle, contre 40% au début des années 2010, réduisant significativement la dépendance aux matières premières.

Un marché du travail tendu

Le taux de chômage est tombé à 1,8%, créant une pression à la hausse sur les salaires. Les augmentations salariales nominales atteignent 15% en moyenne, dépassant le taux d’inflation de 9,3%.

Réorientation géographique du commerce

70% des exportations russes sont maintenant dirigées vers l’Asie, contre 20% vers l’Europe. Cette réorientation, amorcée dès 2010, s’est accélérée avec les sanctions occidentales. La Chine, l’Inde et la Malaisie sont devenues des partenaires commerciaux privilégiés.

Le défi BRICS

Le développement d’une unité de compte alternative au dollar par les BRICS pourrait aboutir d’ici 1 à 2 ans. Ce projet, impliquant désormais dix pays membres et dix pays partenaires, vise à réduire la dépendance au système financier occidental.

Perspectives

Selon Jacques Sapir, même en cas de levée des sanctions, les relations commerciales avec l’Europe ne retrouveront pas leur niveau pré-2022. L’économie russe a durablement pivoté vers l’Asie, une tendance qui semble irréversible.

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