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Manuel Valls : « Il faut se préparer à la guerre »

Point-de-vue. Interviewé par Apolline de Malherbe sur BFMTV, l’ancien Premier ministre évoque d’idée d’un conflit possible avec la Russie. Mais il reste flou sur l’état de notre armée.

Bernard Aubin (Twitter)

Par Bernard Aubin

« Si l’on écoute le discours de Poutine ces derniers jours, c’est un discours d’une violence inouïe… Les martyrs de Marioupol et de Kirkov ont été précédés par ceux de Grosny et ceux d’Alep, et toujours avec les mêmes acteurs, les russes. Jusqu’où pouvons-nous laisser faire ? (…) Il faut se préparer à tout… Il faut se préparer à la guerre, y compris de manière traditionnelle. Il faut préparer l’opinion », a déclaré ce matin l’ancien Premier ministre sur les ondes de BFM.

Trois jours de munitions

Les propos tenus par Manuel Valls sont crus. En résumé, la question qui se pose actuellement aux chefs d’État occidentaux, c’est où placer la ligne rouge face à un Poutine que rien ne semble arrêter ? L’Europe peut-elle encore rester longtemps sourde aux appels désespérés d’un peuple massacré ? Comme l’a répété à l’envi le Président Ukrainien, notre relative passivité risque de nous confronter, nous, Européens, au même sort. Ce n’est qu’une question de temps.
Interrogé par Apolline de Malherbe sur les performances et capacités d’action de nos armées, l’ancien Premier ministre est resté évasif, se contentant de répéter que nous devons nous préparer et nous tenir prêts, même au pire. Et de lister le matériel militaire indispensable pour assurer notre défense. Mais il a dégagé en touche face aux propos d’Éric Zemmour selon lesquels en cas de guerre, la France n’aurait que trois jours de munition… Inquiétant !

Serions-nous prêts ?

En réponse à une autre question de la journaliste, Manuel Valls déclare de manière aussi floue que des exercices et autres simulations se déroulent régulièrement en France et en Europe pour anticiper la menace nucléaire. Il martèle : « nous devons être prêts à gagner la guerre ». La réserve de pastilles d’iode est-elle suffisante pour l’ensemble de la population ? On n’en saura pas vraiment plus. En résumé, on aura aussi compris que la menace d’un conflit nucléaire ne peut être écartée et que nous ne sommes pas forcément prêts.

L’escalade se poursuit

Au 27ᵉ jour de guerre, l’Ukraine cède progressivement sa première place dans les JT. Mais sur le terrain, l’escalade se poursuit. La rencontre des chefs d’État programmée ce jeudi 24 mars devrait déboucher sur la définition de mesures encore plus fermes à l’encontre de la Russie. L’ancien Premier ministre a marqué une attention toute particulière au résultat des débats.
Pour sa part, Volodymyr Zelensky s’est récemment déclaré prêt à discuter avec Vladimir Poutine s’il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des « garanties de sécurité » préalables. Un vœu pieux lorsque l’on connaît le mépris que lui témoigne le maître du Kremlin. Manuel Valls a, lui aussi, souhaité, sans donner l’impression d’y croire, une issue diplomatique à ce conflit.

Des armes chimiques et biologiques

De l’autre côté de l’Atlantique, le ton n’est pas non plus à l’apaisement face à celui qualifié de « criminel de guerre » : Pour le Président des États-Unis, il est clair que la Russie envisage d’utiliser des armes chimiques et biologiques en Ukraine. Il a d’ores et déjà averti son homologue russe qu’une telle décision entraînerait une réponse occidentale « sévère ».
« Je vous regarde dans les yeux et je ne pense pas que vous ayez une âme ! » asséna Joe Biden à Vladimir Poutine en 2011. Celui qui n’était encore à l’époque que Vice-Président des États-Unis relata la réaction du Président russe : « Il m’a regardé, m’a souri et m’a répondu : « Nous nous comprenons ».
Tout est dit, et sauf miracle, le pire ne peut effectivement pas être écarté.

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