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Comité d’éthique : Accord sous conditions à la vaccination des enfants

Dans sa réponse au ministère de la Santé, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a approuvé, aujourd’hui, l’ouverture de la vaccination contre la Covid-19 à tous les enfants de 5 à 11 ans. Mais 62% des parents y seraient hostiles, selon un sondage BVA/RTL.

Vaccination- Photo par James Gathany, Judy Schmidt, USCDCP de Pixnio
Vaccination d’un jeune homme (Photo par James Gathany, Judy Schmidt, USCDCP de Pixnio)

L’évolution de la pandémie dans les milieux scolaires repose la question de la vaccination des enfants de 5 à 11 ans.
À ce jour, 2.970 classes sont fermées (sur 527.200, soit 0,5%) en raison de la Covid-19 et 2599 cas sont confirmés parmi le personnel de l’Éducation nationale (sur 1,2 million, soit 0,22%) faisant craindre une forte diffusion de l’épidémie chez les enfants.
Voilà pourquoi le ministère de la Santé a demandé l’avis du Comité consultatif national d’éthique, le 26 novembre 2021. Dans cette « quatrième réflexion » sur la vaccination contre la Covid-19 publiée ce vendredi 17 décembre 2021, le CCNE rappelle que « les enfants de 6 à 10 ans présentent le taux d’incidence le plus élevé parmi les classes d’âge scolaire (soit 988 cas pour 100 000 habitants) »

Pas d’obligation

Après avoir évalué les bénéfices/risques, le CCNE considère que la vaccination des enfants de 5 à 11 ans est éthiquement acceptable dans le contexte actuel, sous certaines conditions. Le CCNE insiste sur le fait que cet avis est rendu dans l’urgence, alors que de nombreuses incertitudes persistent en ce qui concerne les effets à long terme du vaccin.
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans avec comorbidité est déjà mise en œuvre. Le CCNE considère que la vaccination des enfants de 5 à 11 ans sans comorbidités est acceptable sur le plan éthique dans le contexte actuel si :

  • (1) les données de sécurité « en vie réelle » provenant des pays ayant déjà commencé la vaccination s’avèrent rassurantes après un schéma vaccinal complet ;
  • (2) la mise en place de cette politique de vaccination se fasse dans le respect du choix éclairé des parents et sans contrainte ;
  • (3) cette campagne vaccinale ne soit pas organisée dans la précipitation, mais préparée avec les professionnels de santé et les parents d’élèves, afin de respecter les besoins spécifiques de l’enfant ;
  • (4) un suivi pharmaco-épidémiologique dans la tranche d’âge de 5 à 11 ans soit mis en place par les services de l’Etat avec une vision de moyen-long terme ;
  • (5) l’organisation de la vaccination des enfants n’interfère pas avec la dose de rappel chez des adultes, qui demeure indispensable et prioritaire.

En définitive, le CCNE insiste sur le fait que cette vaccination des enfants doit être une proposition et non une obligation, et ne doit pas être incluse dans un passe sanitaire.

Les parents hostiles

Reste que la vaccination des plus jeunes ne fait pas l’unanimité dans l’opinion. En effet, selon un récent sondage BVA pour RTL et Orange, si 55% des Français seraient favorables à la vaccination des jeunes de 5 à 11 ans, les parents, eux, y sont majoritairement hostiles : 62%.
Le Président de la République a lui-même indiqué, le 15 décembre dernier, que la vaccination des enfants ne serait pas obligatoire et resterait conditionnée à l’approbation des parents.
Pourtant, de nombreux scientifiques restent opposés à la vaccination des plus petits, comme nous avons eu l’occasion de l’écrire ici, à plusieurs reprises.

Réponse au ministère de la Santé

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