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Du rififi chez les flics… Suite mais pas fin !

Un simple litige entre deux policiers tourne au vinaigre. 10 années de procédure pour une affaire de Clochemerle. Aux frais du contribuable. Et ce n’est pas fini.

Frédéric Crotta (DR)
Frédéric Crotta (DR)

Par Frédéric Crotta

Résumé des épisodes précédents !

Avril 2011. Frédéric Lillo, chef de groupe au service de protection des hautes personnalités – le SPHP devenu en 2013 le SDLP – porte plainte contre un représentant syndical de la Police, Thierry Guillot Noel. Dans une note interne adressée à la hiérarchie et affichée au siège du service rue de Miromesnil à Paris, le patron d’Unité Sgp Police tient des propos peu amènes à l’encontre du Commandant de police.
Pour la préparation d’un Colloque international celui-ci avait demandé à certains de ses hommes de plancher sur le thème des « risques individuels isolés pour la sécurité publique ». Jusque-là, rien de vraiment scandaleux. Seulement voilà, certains membres du groupe sont allés se plaindre auprès de Thierry Guillot Noel. Qui se fend ensuite par écrit de ces quelques mots à propos de Frédéric Lillo : «… L’intéressé qui semble n’avoir pas ou peu de connaissances sur le sujet précité demande à ses subordonnés de pallier ses carences en exigeant (…) la rédaction d’une note sur ce thème ; c’est-à-dire de faire le travail à sa place pour ensuite tenter de briller auprès de la hiérarchie. »

La protection juridique

Il n’en faut pas plus pour allumer la mèche. Lillo attaque au motif que ce tract porte gravement atteinte à son honneur et à sa réputation professionnelle.
Ce qui est assez extraordinaire dans ce dossier, c’est qu’il dure depuis maintenant 10 années. Ce différend aurait pu être réglé en interne. Une simple réunion à l’initiative de la hiérarchie aurait pu permettre de calmer le jeu. Mais non.
La justice semble être passée …Thierry Guillot-Noel a été condamné en première instance et le jugement vient tout juste d’être confirmé en appel.
Il faut dire que ces dix années de procédure ont été rendues possibles grâce à un avantage non négligeable dont bénéficient les fonctionnaires : la protection juridique. En d’autres termes, un agent du service public, victime d’un délit dans l’exercice de sa fonction peut obtenir l’assistance d’un avocat. Une couverture entièrement gratuite pour lui, mais réglée par le contribuable.

« Faux en écritures »

Par chance Thierry Guillot Noel n’a pas déposé de pourvoi en cassation. Ce qui aurait pu alourdir l’ardoise.
Mais le plus extraordinaire, c’est que l’affaire est loin d’être terminée. Puisqu’une procédure attenante, lancée par Frédéric Lillo pour des « faux en écritures », devrait être étudiée par la chambre de l’instruction en janvier prochain.
Une affaire d’autant plus surréaliste que les deux policiers en conflit ne se connaissaient pas avant les faits.

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