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CHRU de Nancy : « Ma vie est en danger »

Un patient de Nancy qui ne peut recevoir son traitement anticancéreux faute de chambre dite à pression positive, vient d’alerter le directeur général de l’établissement, qu’il menace de poursuites judiciaires ainsi que le président du Conseil de surveillance, Mathieu Klein et même Olivier Véran, ministre de la Santé.

CHRU de Nancy (wikipedia)
CHRU de Nancy (wikipedia)

Le courrier recommandé avec accusé de réception est parti vendredi dernier. Didier M. souffrant d’une maladie de moëlle osseuse a bénéficié d’une greffe en 2018. Tout s’est bien passé. Mais il a rechuté deux ans plus tard. D’où une baisse des défenses immunitaires nécessitant un traitement d’urgence par association de deux produits anticancéreux. Or, ce traitement lourd ne peut être réalisé que dans le cadre d’une hospitalisation dans une chambre à pression positive, au 4ème étage du service d’hématologie du CHRU de Nancy-Brabois.

Quinze patients en attente

La pression positive dans une pièce est une technique d’isolement utilisée dans les hôpitaux pour empêcher la contamination croisée d’une pièce à l’autre. L’air y est méticuleusement filtré grâce à des technologies de pointe. Il n’existe que deux centres dans le Grand Est équipés de telles chambres : Strasbourg et Nancy.
D’où, sans doute, l’afflux de patients nécessitant une isolation en chambre à air filtré.
C’est le cas de Didier M. qui attend une telle chambre depuis une quinzaine de jours. Il écrit au directeur du CHRU : « Alors que mon entrée dans le service ad hoc aurait dû avoir lieu en début de semaine, je reçois chaque matin un coup de fil de l’infirmière cadre du service, extrêmement embarrassée, qui m’explique qu’il n’y a pas de place pour moi, car une quinzaine d’autres patients sont en attente ! »

« Homicide involontaire »

Or, sans ce traitement qui doit durer au moins un mois, Didier M. ne peut espérer une nouvelle greffe. D’où son courroux. « Je perds chaque jour des chances de survie, écrit-il. Et je ne vais pas tarder à me retrouver à mon domicile sans aucune défense immunitaire, avec les risques vitaux d’infections que cela génère. Aussi, si les conséquences des carences en lits d’hématologie de votre hôpital venaient malheureusement à m’être fatales, j’ai chargé mes héritiers de demander l’ouverture d’une information auprès du Doyen des juges d’instruction du chef d’homicide involontaire, afin que les responsabilités de chacun puissent être clairement établies quant aux raisons du sous-dimensionnement manifeste (15 personnes en attente devant moi !) des capacités d’accueil du service qui aurait pu me sauver la vie. »
Un courrier à peu près identique a été envoyé au ministre de la Santé. Sans réponse à ce jour.
Affaire à suivre…

La réponse du CHRU

Au CHRU de Nancy, la direction de la communication reconnaît l’existence de cette lettre de réclamation de Didier M. « Il y a bien une liste d’attente quotidienne d’une dizaine de patients en service hématologie, nous dit-on. L’état de M. Didier M. est moins urgent que d’autres. Mais il est soigné une fois par semaine, le jeudi, au CHRU. »

Dernière Heure. Nous apprenons que Didier M. a été enfin hospitalisé au CHRU de Nancy, c e jeudi 24 juin 2021. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

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