COVI-DOSE est le seul essai français sur le sujet et leader mondial sur cette thématique de recherche.
Portée par le CHRU de Nancy et coordonnée par le Pr Stéphane Zuily du service de Médecine vasculaire, l’étude baptisée COVI-DOSE*, mise en place depuis le début de la pandémie, a atteint son objectif en incluant 1000 patients au niveau national grâce à la participation active de 20 centres hospitaliers en France et au travail collectif des équipes de recherche qui n’ont de cesse de vouloir apporter une réponse scientifique aux risques accrus de thromboses courus par les patients hospitalisés pour Covid-19.
Seul essai français sur le sujet et leader mondial
Le protocole en place compare un groupe de patients bénéficiant d’une dose habituelle d’anticoagulant, à un autre groupe bénéficiant d’une dose plus élevée et proportionnée au poids de chacun. L’objectif est de prouver une meilleure efficacité de cette deuxième prise en charge, permettant de diminuer le risque de thrombose chez les patients atteints de la Covid-19, tout en s’assurant que le traitement n’augmente pas le risque hémorragique.
Labellisée Priorité Nationale de Recherche en décembre 2020 par le comité CAPNET (Comité ad-hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur la Covid-19 piloté par la cellule interministérielle recherche), COVI-DOSE est le seul essai français sur le sujet. En atteignant 100 % de son recrutement de patients, ce projet de recherche mené par le CHRU de Nancy est devenu le leader mondial sur cette thématique de recherche.
L’OMS demande aux chercheurs français de mettre leur base de données à disposition
De nombreuses équipes scientifiques à travers le monde cherchent à savoir si une dose augmentée d’anticoagulant permettrait de sauver des vies**. À ce jour, pourtant, aucune réponse concrète n’a émergé alors que les doses administrées d’anticoagulant l’ont parfois été de façon exponentielle (à hauteur de la prise en charge d’une embolie pulmonaire), accentuant ainsi les complications de saignements sur les patients. Sans consensus mondial sur la thématique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a montré son intérêt majeur pour l’étude française en proposant d’utiliser la base de données unique mise à disposition par le CHRU de Nancy, en partenariat avec le CHU de St-Etienne. Les milliers de données récoltées sont aujourd’hui hébergées sur un serveur sécurisé stéphanois pour les mettre en statistiques, les analyser et les organiser afin de répondre à l’attente internationale sur le sujet.
De nouveaux financements nécessaires pour poursuivre l’étude
Depuis son démarrage, COVI-DOSE a été soutenu financièrement par la DGOS (Direction Générale de l’Organisation des Soins), la Région Grand Est ainsi que le CHRU de Nancy. Aujourd’hui, les porteurs du projet recherchent d’autres financements, qui, ajoutés aux efforts des équipes de recherche, permettront d’accélérer le traitement des données pour répondre de manière urgente à la question de recherche et ainsi valoriser cette recherche du CHRU de Nancy à l’international.
*Cette étude est également soutenue par deux réseaux de recherche d’excellence français INNOVTE (https://www.innovtethrombosisnetwork.eu/fr/reseau-innovte) et INI-CRCT (https://www.inicrct.org/) dans le cadre de l’infrastructure nationale en recherche clinique F-CRIN (https://www.fcrin.org/propos-de-f-crin/projet-f-crin).
** Il est admis qu’une hospitalisation expose, de fait, à des risques accrus de thrombose car la position couchée à long terme altère la fluidité sanguine et nécessite l’administration systématique d’une dose minime d’anticoagulant