Alors que le monde assiste à une nouvelle escalade dans cet interminable conflit entre Israéliens et Palestiniens et qui, depuis 1948 se résume à un problème de territoires et de droit puisqu’il existe des résolutions claires mais non respectées de l’ONU, les associations pro-palestiniennes organisent des rassemblements, ce samedi, dans toute la France.
Le bilan humain est lourd : plus de 100 morts côté palestinien, moins d’une dizaine côté israélien. Les affrontements en cours depuis lundi risquent de mettent le feu au Proche-Orient.
Qu’il est loin l’accord d’Oslo! Il y a vingt-cinq ans, le 13 septembre 1993, Israël et l’OLP signaient à Washington les accords d’Oslo, scellés par une poignée de main historique le chef de l’OLP, Yasser Arafat, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres. Tous trois obtenaient le prix Nobel de la paix un an plus tard.
Cet accord a conduit à la création de l’Autorité palestinienne, censée préfigurer un État palestinien indépendant. Pourtant, le rapport de forces asymétriques a conduit les Palestiniens dans une impasse. Jamais Israël n’a cessé de coloniser les territoires palestiniens. Jamais il n’a été sérieusement question de donner aux Palestiniens un pays.
« Le Jour de Jérusalem »
On croyait les Palestiniens résignés à leur sort. Les événements de cette semaine montrent qu’il n’en est rien. En fin de semaine dernière, les forces israéliennes ont évacué manu-militari des milliers de Palestiniens réunis sur l’Esplanade des Mosquées. Il fallait permettre aux Israéliens de célébrer « le jour de Jérusalem », cette fête qui commémore la conquête et l’annexion de Jérusalem Est en 1967. Des heurts de plus en plus violents s’en sont suivis. Car, dans le même temps, les Palestiniens fêtent des événements symboliques eux-aussi : mercredi, c’était la fête de l’Aïd-El-Fitr, la fin du ramadan. Samedi, ce sera le jour de la Nakba, commémorant l’exode palestinien de 1948.
Rassemblements interdits en France
C’est dans ce contexte explosif que plusieurs associations françaises ont décidé d’organiser, ce samedi, à Paris et dans plusieurs villes de France un grand rassemblement de soutien au peuple palestinien. Mais le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a décidé d’interdire ces manifestations craignant de graves troubles à l’ordre public. Motif : en 2014, le rassemblement avait dégénéré en violences de rues.
Ainsi, les rassemblements prévus à Paris mais aussi à Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Rennes, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse...sont-ils interdits par les préfets.
La classe politique, notamment de gauche, s’insurge contre ces interdictions et y voient une provocation.
Les associations pro-palestiniennes maintiennent leurs rassemblements.
L’interminable conflit israélo-palestinien risque en effet de provoquer des heurts entre les communautés juives et arabes sur le sol français.