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Al-Qaïda appelle au meurtre de policiers français

Sous le titre « la tête des policiers mise à prix », l’Union des officiers (UDO) de police Unsa informe ses adhérents que l’organisation terroriste incite les Jihadistes à tuer des policiers pour une somme de 60.000 €. Le même jour, des photos de policiers et de leurs familles étaient placardées dans les halls d’immeubles de trois communes du 93.

Contrôle de policer (DR)
Contrôle de police (DR)

Les policiers français sont encore sous le choc des deux derniers meurtres de leurs collègues. Celui de Stéphanie Montfermé, 49 ans, égorgée vendredi dernier dans le sas de son commissariat de Rambouillet (78) par un individu abattu par la police. Et celui d’Eric Masson, 37 ans, abattu mercredi par un dealer en pleine rue à Avignon. Ils apprennent aujourd’hui que leur propre sécurité et celle de leur famille est désormais menacée par Al-Qaïda comme le révèle le journal de l’Union des Officiers (UDO) de l’Unsa Police.

60.000 € payés en Bitcoins

Le groupe terroriste a en effet publié le 14 avril 2021 une « mise à prix » de la tête des policiers français, comme cela se faisait autrefois au Far West. Le magazine MEMRI dont la source des informations ne fait aucun doute, explique qu’Al-Qaïda demande à ses partisans de « commettre des actes terroristes sous le couvert des manifestations qui se déroulent dans certains pays occidentaux » et notamment les États-Unis et la France. Le magazine donne même une méthodologie pour affronter un policier et, finalement, lui porter un coup de couteau.
L’article propose encore aux jihadistes « de se mêler aux manifestations » pour agresser les policiers et les tuer. Al-Qaïda promet une somme de 60.000 € payée en Bitcoins pour chaque policier abattu. Or, le jour de la publication de MEMRI, le 14 avril, des affiches ont été placardées dans les halls de plusieurs immeubles dans trois villes de Sainte-Saint-Denis avec ds photos de policiers et de leurs familles. « Pour donner du travail aux chasseurs de prime » écrivent les policiers dans leur revue syndicale.

Islamisme, drogue, trafics…

Laurent Massoneau, secrétaire général UNSA-Police
Laurent Massonneau, secrétaire général UDO UNSA-Police

« C’est très inquiétant. Il va falloir être très vigilants, reconnaît Laurent Massonneau, secrétaire général de l’Union des officiers UNSA. Ces menaces d’Al-Qaïda éclairent le meurtre de Rambouillet. On savait que des noms et des photos de policiers circulaient sur internet. Maintenant leur tête est mise à prix. Nous vivons une période de violences et de troubles où différents mondes s’interpénètrent : l’islamisme, la drogue, les trafics en tous genres. Il n’y avait jamais eu une telle porosité entre ces milieux. Les policiers et les personnels civils qui travaillent avec eux deviennent des proies pour les tueurs. Notre ministère qui ne peut ignorer cette nouvelle menace doit travailler sur ces questions pour protéger les policiers ».

Des revendications simples mais urgentes

Dans ce contexte très inquiétant, les policiers exigent du ministère qu’il accède à leurs premières revendications :

La protection de l’identité

Nous exigeons que toutes les procédures soient écrites sous le numéro de RIO, sans autorisation préalable, sans minimum requis de la gravité pénale des faits incriminés.

Une formation adaptée

Plus que de la formation, il faut instaurer un état d’esprit. Il faut former à faire face à des agressions, apprendre ou réapprendre les réflexes endormis par des années de rareté des formations.

L’accès aux armes

L’arme de service est un boulet. Le décret n°2013-700 du 30 juillet 2013 art. 122 précise que les policiers ont le droit de se procurer une arme de catégorie B1 (pistolet ou revolver) à titre personnel, sans la faire passer sur un quota de tireur sportif. Elle précise qu’ils ont également le droit de porter cette arme hors service. La loi existe, mais aucun décret d’application n’a jamais été pris.

Des consignes claires

Nous demandons donc aux autorités d’assumer des consignes permettant aux policiers de travailler dans des conditions de sécurité adaptées aux menaces.

Des peines concrètes

Enfin, si le code pénal prévoit des peines maximales, elle ne fixe pas de seuil. Nous exigeons que chaque atteinte à l’intégrité physique d’un policier ou sa famille soit punie d’une peine de prison ferme minimale.

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