En ouvrant la session du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, la présidente Valérie Beausert-Leick, a longuement évoqué la situation sanitaire préoccupante et souhaité que le vaccin devoienne « un bien commun universel ».
« Cette session s’ouvre à nouveau sur un contexte sanitaire qui reste préoccupant en France et plus particulièrement dans notre région, a affirmé la présidente du CD 54. Nous enregistrons malheureusement depuis la semaine dernière une remontée des chiffres pour notre département avec : un taux d’incidence de 248,5 (il était à hauteur de 200, la semaine précédente), une situation sensible sur le Pays-Haut et des situations qui se complexifient sur les secteurs du bassin de Pont à Mousson avec un taux de 316 et du Toulois avec un taux de 262.
Nous vivons cette crise depuis maintenant un an. Un an où les vies de chacune et chacun ont été plus complexes, plus difficiles sur le plan psychologique et économique, des vies comme mises entre parenthèse pour beaucoup de Meurthe-et-Mosellans. Après les deuils, les difficultés liées à l’emploi, le plus difficile à vivre reste une perspective floue, des échéances toujours repoussées d’un retour à une vie normale.
Évidemment, le département reste au cœur de l’action dans la gestion de la crise, avec ses partenaires : les communes, les intercommunalités, le CHRU, la préfecture et les services de l’Etat, l’ARS, les professionnels de santé mais aussi nos partenaires associatifs.
« Un regard lucide »
Il n’est pas un jour sans que nous soyons mobilisés pour apporter une réponse sur le plan sanitaire notamment :
- en favorisant la coordination de la vaccination,
- en nous assurant de l’équité territoriale : c’est ainsi que j’ai proposé dès début janvier que les compétences du SDIS soient intégrées au dispositif général de vaccination afin de travailler, en lien avec les équipes du CHRU, sur l’approvisionnement et la logistique des centres de vaccination : de 11 centres initialement accordés, nous sommes passés à 32. Je me réjouis que le gouvernement très récemment ait repris cette proposition pour l’élargir à l’ensemble du territoire français.
Toutes les semaines, nous nous réunissons avec le préfet, l’ARS, le CHRU, le SDIS et les coordinations des professionnels de santé pour échanger sur l’avancée et sur les difficultés rencontrées, et construire les solutions à mettre en place.
Bien sûr, la campagne de vaccination connaît des aléas. Mais pas de polémiques stériles et démagogiques qui au final, non seulement n’apportent rien mais discréditent aussi le travail continu des acteurs de la vaccination sur le terrain.
Il me paraît important au contraire d’avoir un regard lucide sur la situation. Nous avons dû faire face à la pénurie de vaccin, aux livraisons aléatoires, aux réajustements de dernière minute.Or, cette situation est le résultat de la course effrénée dans l’achat de stock de vaccins où la loi du plus fort et du plus offrant a déstabilisé l’approvisionnement mondial.
Le vrai sujet de fond à poser est :
- Comment, dans une telle situation internationale a-t-on pu accepter que des laboratoires internationaux spéculent sur la santé ?
- Comment a-t-on laissé des vaccins devenir la seule propriété de sociétés alors même que nous étions collectivement engagés dans une course « pour la vie » ?
» Propriété intellectuelle »
Alors oui, j’ose exprimer que les vaccins contre la covid devraient être « un bien commun universel ».
Au printemps 2020, Emmanuel MACRON interrogeait : « serons-nous prêts, lorsqu’un premier vaccin sera mis sur le marché, à en garantir l’accès à l’échelle planétaire et à éviter à tout prix le scénario d’un monde à deux vitesses, où seuls les plus riches pourraient se protéger du virus et reprendre une vie normale ? ».
Or poser ce principe d’un vaccin anti-covid comme bien commun universel, c’est avant tout bousculer une conception économique et sociale aujourd’hui dépassée par les enjeux de la crise, c’est demander aux gouvernements de lever le droit de propriété intellectuelle.
Poser ce principe, c’est poser un autre regard sur la santé et sur l’accès aux soins et c’est aussi regarder lucidement les conséquences de la privatisation de ces vaccins : des industriels qui n’arrivent pas à suivre la demande mondiale, ce qui est normal quand la recherche ne bénéficie pas à tous et qu’il s’agit de préserver les brevets et leurs dividendes quand bien même cette recherche a pu bénéficier de fonds publics.
Cela veut dire aussi :
- Que nous perdons chaque jour un temps précieux
- Que les citoyens n’ont pas les mêmes chances d’accès à la vaccination
En portant le combat d’un vaccin qui devienne un bien commun, nous défendons, le droit de tous, ici en Meurthe-et-Moselle et au-delà, à être protégés mais aussi nous défendons, pour l’ensemble des pays, un retour à une vie plus normale. »
Répondre à la pauvreté
« Le Département est mobilisé au quotidien – et je tiens à remercier notamment nos équipes et nos travailleurs sociaux qui, par leur engagement, permettent que nos services restent ouverts au moment même où la plupart des services publics ne sont plus accessibles a ajouté la Présidente. Ils répondent présents pour apporter des solutions et là encore, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires. « Cette présence continue garantit à chaque Meurthe-et-Mosellan de pouvoir être accompagné et de trouver une solution. »
A propos des jeunes » Les chiffres sont alarmants :
- en 15 ans, le taux de pauvreté des 18 – 29 ans est passé de 8 à 13%.
- 22% des jeunes qui ne vivent pas chez leurs parents sont en situation de pauvreté.
D’où, la nécessité d’un Revenu Universel d’Activité qui est en panne aujourd’hui bien qu’il soit acté dans la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.
Quant aux aînés, Valérie Beausert-Leick affirme: » Nous restons mobilisés pour nos aînés et encore plus dans une période ou plus que jamais nous devons être à leurs côtés. En adaptant les dispositifs d’aides exceptionnelles.
Le Département se veut aussi solidaire envers les entreprises « grâce au maintien de la dynamique de nos marchés publics et des avances sur recettes que nous versons. »