Valérie Beausert-Leick, présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle martèle : « Nous atteignons les limites de ce qui sera supportable ».
A l’occasion de l’ouverture de la session publique budgétaire 2021, la présidente du Conseil départemental a rappelé la situation singulière des départements et déploré que le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Les débats meurthe-et-mosellans reprennent ce mercredi et ce jeudi.
« L’effet ciseau en matière de financement des Allocations Individuelles de Solidarité »poursuit son œuvre » et nous contraint à opter pour des leviers que nous ne souhaitions pas activer : nous augmenterons nos emprunts en 2021, même si cela dégrade un autofinancement suffisant » indique la présidente qui a rappelé que la chambre régionale des comptes avait rendu un rapport indiquant que « la situation financière du département est saine. Elle résulte de l’équilibre trouvé entre une ambition d’action et le respect de la préservation d’un niveau de charges et d’emprunt supportables ».
Un renoncement
« C’est cet équilibre qui nous permet de faire face. Mais aujourd’hui, nous y sommes : nous atteignons les limites de ce qui sera supportable pour nos finances et nos capacités d’action future » poursuit Valérie Beausert-Leick. Elle estime que « l’assemblée des départements de France (ADF) n’est pas au rendez-vous. Nous dénonçons l’absence de négociations réelles sur les Allocations individuelles de solidarité et la recentralisation de leur financement. Elles se résument à un document intitulé »constat d’accord et de méthode entre le gouvernement et les départements ».
Il ne s’agit pas d’un constat d’accord, il s’agit d’un renoncement à négocier avec le gouvernement pour l’enjoindre de respecter ses engagements et ses responsabilités. Ce document fait fi de la situation « couperet » des charges des départements, des conséquences de la crise sanitaire. C’est un petit accord entre personnes qui ose en plus porter la perspective d’un transfert de nouvelles compétences vers les départements sans aucune garantie de transferts de moyens. Une fois de plus, le gouvernement se moque de nous, Départements, pourtant en première ligne sur la protection et la solidarité en proximité. Nous attendons de vraies réponses structurelles car la crise sanitaire a révélé nos failles et nos insuffisances, et nous, Départements, ne cessons de faire des propositions. Après deux années de propositions, le gouvernement nous propose encore la perspective d’un débat national. Lorsqu’il s’agit de régression de la société, le débat ne compte guère. Par contre, quand il s’agit de progrès social, il faut débattre. Nous avons perdu deux ans : la situation réclame des décisions fortes et j’ose dire, un peu de courage. Car pendant ce temps les français subissent ».