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Vague de suicides chez les policiers et gendarmes

45 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année 2017 (DR)
45 policiers se sont donné la mort depuis le début de l’année 2017 (DR)

Depuis le début de l’année, 45 policiers et 16 gendarmes ont mis fin à leurs jours. Le malaise est profond parmi les forces de l’ordre.

Le dernier suicide est celui du commissaire de police Antoine Boutonnet. Il a mis fin à ses jours avec son arme de service, dimanche 12 novembre 2017, dans les locaux de la direction de la gendarmerie nationale à Paris. Le même jour, c’est une policière de la région de Perpignan qui se donnait la mort.
Quel que soit le grade ou la fonction, policiers et gendarmes éprouvent le même malaise. Au point, parfois, de se supprimer. Sept se sont suicidés en une semaine. Depuis le début de l’année 2017, ce sont 45 policiers et 16 gendarmes qui ont mis fin à leurs jours.
Comment expliquer ce phénomène ?
« Les policiers et les gendarmes sont quotidiennement confrontés à la misère, à la violence, au manque de considération » explique le syndicat Unité-SGP-Police. D’autres mettent en cause le management déplorable, la charge de travail trop lourde, le manque de considération de la profession.

80% originaires de province

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, souhaite réunir les représentants de la police et de la gendarmerie afin de renforcer la prévention des risques de suicide.

16 gendarmes se sont donné la mort depuis le début de l'année 2017 (DR)
16 gendarmes se sont donné la mort depuis le début de l’année 2017 (DR)

Mais les syndicats de policiers estiment que le mal est profond. Comme l’explique Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA-Police : « La police nationale est dans cette situation car, notamment, les volets sociaux et humains ne sont pas à la hauteur de l’attente des policiers et de tous les agents du ministère de l’intérieur, écrit-il dans un communiqué. Quand le ministère de l’Intérieur recrute des policiers, dont 80% sont originaires de province et affectés en région parisienne pendant 8 ans minimum, sans aucun accompagnement, ou presque, en termes de prestations de restauration et de transports collectifs, avec une politique du logement approximative et sans prise en charge de complémentaire santé, à l’inverse du privé, on comprend mieux pourquoi ce métier difficile, qu’est celui de policiers, en est arrivé à des problèmes de recrutement tels qu’avant l’été 2017, 400 postes prévus au recrutement de gardiens de la paix sont restés vacants ! »

Trois sujets principaux

Philippe Capon, secrétaire général UNSA-Police
Philippe Capon, secrétaire général UNSA-Police

Il ajoute : « L’UNSA Police exige, dès maintenant, que le ministre de l’Intérieur règle ces 3 sujets primordiaux :
=> La mise en place de la circulaire européenne sur le temps de travail. Depuis Février 2017, le ministère de l’Intérieur est hors la loi. Aucune circulaire d’application n’a, à ce jour, été mise en place pour les policiers…
=> La fin de la politique du chiffre. Officiellement stoppée depuis 2012, cette pression des chiffres pèse plus que jamais sur tous les policiers. Cette politique, injuste et inefficace, est en complète contradiction avec les annonces du Président de la République sur la police de sécurité du quotidien.
=> L’ouverture du dossier sur les heures supplémentaires. Les policiers totalisent plus de 20 millions d’heures supplémentaires qui ne leurs sont pas payées et qu’ils ne peuvent pas récupérer, vu l’engagement opérationnel de la police nationale, en particulier depuis 2015.

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