Face au rebond de l’épidémie, Elisabeth Borne tire la sonnette d’alarme à l’Assemblée nationale et exhorte les Français à porter le masque et à respecter les gestes barrières.
Après une accalmie de plusieurs mois, l’épidémie de Covid-19 semble de retour dans notre pays à la faveur des premiers froids. Les chiffres repartent à la hausse, a rappelé à l’Assemblée nationale la Première ministre, ce mardi 29 novembre 2022. « Avec plus de 40.000 nouveaux cas détectés par jour, une progression de près de 10 % des hospitalisations sur une semaine, une hausse de 22 % des hospitalisations en soins critiques et 400 décès dus à la Covid la semaine passée… Cette nouvelle vague nous le rappelle : le virus n’a pas disparu ; l’épidémie frappe encore, tue encore » a insisté Elisabeth Borne, en demandant aux Français de porter le masque et de respecter les gestes barrières.
Elle ajoute : « Si je fais ce rappel, c’est que notre hôpital va faire face à une pression supplémentaire » puisque trois épidémies sévissent en même temps : l’épidémie de Covid, l’épidémie de bronchiolite et la grippe saisonnière. Elle demande aux Français de continuer à pratiquer les gestes barrières et d’aller se faire vacciner. « Vaccinez-vous, cela vous protège et cela protège l’hôpital » dit-elle.
De vague en forme de cloche
On le voit, le virus SARS-CoV-2 est bien vivant, il mute, s’adapte, se transforme, il disparaît un temps puis réapparaît brusquement à la faveur d’un environnement favorable que les scientifiques ont du mal à saisir. On parle de vagues épidémiques qui semblent suivre une courbe en forme de cloche que les mathématiciens l’appellent la courbe de Gauss, avec une phase ascendante, un pic et une phase descendante. Cette neuvième vague due au variant BQ1.1, sous-variant d’Omicron, a ceci d’inquiétant, que la nouvelle mutation rend les précédentes vaccinations à peu près inefficaces.
La première vague commence au début de l’année 2020, avec les premiers cas enregistrés en France le 24 janvier. Le pic est atteint le 14 avril 2020 avec plus de 32.000 personnes hospitalisées. Au cours de l’été 2020, le virus se fait plus discret.
Mais, en septembre 2020, le virus reprend de plus belle avec les premiers frimas. Le 26 octobre 2020, le Conseil scientifique présidé par Jean-François Delfraissy annonce « une accélération importante du nombre de nouveaux cas journaliers, de type quasi exponentielle (autour de 50 000 cas diagnostiqués, correspondant probablement à 80 000 – 100 000 infections réelles par jour, compte tenu d’une proportion importante de cas non diagnostiqués). » Cette deuxième vague va durer de septembre à novembre 2020.
Un pass sanitaire pour aller au cinéma
Elle sera suivie d’une troisième vague, de mars à avril 2021. « Oui, la troisième vague est là et elle nous frappe durement » annonce le Premier ministre, Jean Castex, devant l’Assemblée Nationale le 1er avril 2021. Le pic de la 3e vague est atteint le 12 avril 2021 pour les hospitalisations.
La généralisation du pass sanitaire, le 9 juin 2021, incite les Français à se faire vacciner massivement pour aller au cinéma, au restaurant ou pour voyager. Ce qui permet, provisoirement, de faire redescendre la courbe des hospitalisations. Le pic de la 4e vague est atteint à la mi-août 2021.
Le variant Delta
Arrive le variant Delta, plus contagieux que les précédents et qui sera à son tour balayé par le variant Omicron. La cinquième vague va durer de novembre 2021 à février 2022. Le pic est atteint le 7 février 2022 avec plus de 33 000 personnes hospitalisées.
La sixième vague sera de courte durée, de fin mars à mi-avril 2021.
La septième vague est enregistrée en juillet 2022. Mais elle n’est ni très haute, ni très forte. Une vaguelette due à deux sous-variants d’Omicron baptisés BA.4 et BA.5.
En septembre 2022, nouveau rebond épidémique que l’on appelle aussi huitième vague. Elle semble due à la rentrée scolaire et à l’émergence d’autres pathologies saisonnières, comme la grippe. Une épidémie de bronchiolite chez les nourrissons inquiète les autorités sanitaires. À tel point que le gouvernement déclenche le plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) pour faire face à cette vague inexpliquée de bronchiolites.
Mi-novembre 2022, le froid arrive en France et, avec lui, les virus de l’hiver. Le variant BQ1.1 du coronavirus est au nombre des nouveaux arrivants et déclenche une neuvième vague.
L’alphabet grec
Ces variants font l’objet d’une dénomination internationale définie par l’OMS et basée sur l’alphabet grec. Santé Publique France rappelle que le variant Alpha ou souche de Wuhan, est apparu en fin d’année 2020 en Chine. Il est devenu majoritaire en mars 2021. Les variants Beta et Gamma ont également circulé au premier semestre 2021, de manière toutefois moindre. Le variant Delta est apparu en mai 2021 et a rapidement remplacé les précédents. Il est devenu majoritaire en France en juillet 2021 et représentait plus de 99% des variants circulants à partir du mois d’août 2021.
Le variant Omicron est le dernier variant préoccupant (VOC) apparu fin novembre 2021, et sa diffusion est actuellement croissante. Les variants sont eux-mêmes porteurs de mutations qui les distinguent des souches virales de référence du SARS-CoV-2.
Ce n’est pas terminé, la liste de l’alphabet est encore longue.
On va tous mourir ! Gouvernement de mauvais augure!!!! https://t.co/qkLjhmCtMB
— Myriam Palomba (@myriampalomba) November 29, 2022