A la surprise générale le gouvernement a déposé, mardi 16 février 2021, un amendement au projet de loi sur l’élection présidentielle de 2022 permettant de voter une semaine avant le scrutin. Tollé dans la classe politique.
Une connerie de plus ! Mardi 16 février, les sénateurs ont eu la surprise de découvrir un amendement, ajouté au dernier moment dans un texte sur l’organisation technique du prochain scrutin présidentiel. Que dit cet amendement ? Que les électeurs qui le souhaitent pourront voter dans une autre commune que celle où ils sont inscrits, une semaine avant le scrutin, via une « machine à voter ». Un peu comme aux Etats-Unis où cette « technique » est soupçonnée de favoriser la fraude. Le texte a été rejeté par la commission des lois du sénat et doit être examiné ce jeudi 18 février en séance publique.
« Personne n’était au courant, s’étonne le sénateur de Moselle Jean-Louis Masson. C’est une proposition de fous. Permettre le vote plusieurs jours avant le scrutin, c’est n’importe quoi. C’est la négation de notre système électoral. La campagne électorale n’aurait plus de sens. Je vois mal comment va fonctionner cette usine à gaz. »
Sécuriser les élections
Même avis sur tous les bans du sénat. Pour Bruno Retailleau (LR) « il n’est pas question que le sénat puisse prêter la main à ce genre de manœuvre politicienne. » Philippe Bas, l’ancien président LR de la commission des lois, n’est pas plus tendre : « « Avant de songer à reporter des élections, il faut réfléchir aux moyens de les sécuriser ».
Même son de cloche à gauche. « Le vote par anticipation peut être une solution. Mais pas comme ça dénonce Patrick Kanner, patron du groupe socialiste au sénat. Pas en évitant l’étude d’impact, pas avec un amendement mal ficelé, qui évoque des machines à voter qui font l’objet d’un moratoire aujourd’hui. […] Et les maires n’ont pas été associés du tout. C’est un amendement deus ex machina qui vient de l’Elysée manifestement ».
Bref, une ânerie de plus de ce gouvernement d’amateurs.