Dans un discours empreint de solennité, chef de l’Etat décrète la mobilisation générale contre la propagation du virus et demande que soient mises en œuvre « quoi qu’il en coûte » des mesures de soutien à l’économie.
A trois jours du premier tour des municipales et alors que le coronavirus chinois a déjà contaminé 2.876 personnes et fait 61 morts en France, Emmanuel Macron a voulu montrer aux Français qu’il avait pris la mesure de la gravité de la situation.
Dans un discours télévisé de 26 Minutes, d’un ton grave et solennel, le chef de l’Etat a d’abord expliqué qu’il s’informait exclusivement à des sources scientifiques pour se forger une opinion sur l’évolution du Covid-19. « Nous n’en sommes qu’au début de l’épidémie » dit-il.
D’où les mesures fortes qu’il faut prendre pour protéger la santé de plus fragiles et faire barrage à la propagation du virus. « C’est l’urgence absolue » dit-il en rendant hommage au personnel hospitalier.
« La santé n’a pas de prix »
Emmanuel Macron annonce, après avoir « interrogé les scientifiques » que « rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables se rendent aux urnes ». Même si, dit-il, il conviendra de veiller au respect strict des risques barrières contre le virus ».
Cependant, des mesures « exceptionnelles » doivent être prises. Dans les hôpitaux, d’abord. « Les soins non essentiels seront reportés ». Et comme « la santé n’a pas de prix » le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance aux malades et sauver des vies. « Quoi qu’il en coût ».
Dans les écoles ensuite. « Dès lundi et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés. » Car, selon les scientifiques, les enfants sont ceux qui propagent le plus vite le virus même s’ils n’ont souvent pas de symptômes. Pour les protéger et réduire la dissémination du virus dans notre territoire. Un service de garde sera mis en place. Plus de 12 millions d’élèves sont concernés.
Aide aux entreprises
Le président décrète la mobilisation générale tous azumuts.
Mobilisation générale des chercheurs. « L’Europe a tous les atouts pour offrir au monde l’antidote au Covid-19 ». Des équipes pour mettre au point un vaccin.
Mobilisation sociale pour venir en aide aux plus démunis et les plus fragiles. « Je demande des mesures exceptionnelles » au gouvernement.
Mobilisation générale sur le plan économique. « Nous n’ajouterons pas, aux difficultés sanitaires, la peur de la faillite pour les entrepreneurs, l’angoisse du chômage et des fins de mois difficiles ». Le président annonce la mise en place d’un mécanisme « exceptionnel et massif » de chômage partiel. L’Etat prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints de rester chez eux. Les entreprises pourront reporter sans pénalité les impôts dus en mars.
Emmanuel Macron entend aussi demander à ses partenaires européens de réagir « fort et vite » pour protéger son économie.
Il demande aux Français de « faire bloc » autour de ces mesures.
Deux écueils
Le président veut éviter « deux écueils » : le repli nationaliste car « ce virus n’a pas de passeport ». Et « le repli individualiste. » Il compte sur les Français dans les jours, les semaines et les mois à venir « pour inventer de nouvelles solidarités ». Car, dit-il, « cette crise doit être l’occasion d’une mobilisation nationale et de solidarité entre générations ». « Je compte sur vous pour réveiller ce qu’il y a de meilleur en nous, pour révéler cette âme généreuse qui par le passé a permis à la France d’affronter les plus dures épreuves. « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ». Construire une France et une Europe souveraines.
Mais le temps aujourd’hui est à la protection de nos concitoyens. Le temps est à cette union sacrée. La France unie c’est notre meilleur atout.»