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Les Gilets jaunes, un an après

Pour fêter l’acte 53 de leur mouvement qui marque le premier anniversaire de la mobilisation, les GJ ont prévu une manifestation à Paris, samedi et dimanche et 250 rassemblements en France.

#Un an de colère (@EnCausee)

Tout a commencé le samedi 17 novembre 2018. La hausse du prix des carburants a déclenché la colère des Français les moins bien lotis, ceux qui tirent le diable par la queue, ceux dont la fin de mois commence le 15. Un appel sur les réseaux sociaux, et la mobilisation s’est cristallisée autour des ronds-points. La France est paralysée. Des incidents, des accidents, des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. « Et soudain la fracture sociale était là, sous nos yeux, ce samedi 17 novembre 2018, comme l’écrivions alors. La France des gueux qui bloque la France des nantis. Cette France des Gilets jaunes qui ne veut plus subir, qui crie ‘’ Macron démission’’ ou ‘’ Macron dégage’’.

Révolte ou révolution ?

Ce jour-là, il y eut un mort, 227 blessés, 117 personnes interpellées, 73 gardes à vue. Au lieu de dissuader les manifestants unis dans un immense élan de fraternité dans la lutte sociale, la répression n’a fait que renforcer la détermination des Gilets jaunes. D’autant que près de 80% de la population française soutenait leur action.
Puis, tous les samedis, de nouvelles manifestations, de nouveaux rassemblements, de nouvelles échauffourées entre GJ et forces de l’ordre, les centres villes paralysés, avec ses conséquences économiques dont les commerçants ont fait les frais.
La grogne enfle encore. Les GJ sont désorganisés, sans chef, sans leader, sans porte-parole. Emmanuel Macron joue le pourrissement et annonce enfin qu’il annule la hausse de la taxe sur les carburants.
Trop tard. Les GJ veulent plus : la démission de Macron et de son gouvernement. La tension est à son paroxysme début décembre 2018. Les manifestants envahissent les beaux quartiers de Paris, les black-blocs en profitent pour casser et piller des magasins. La révolte populaire tourne à la révolution.
Mais le saccage de l’Arc de Triomphe provoque un immense malaise dans tout le pays alors que, sur les routes, la destruction des radars fait consensus.

Lourd bilan

Au fil des semaines, peu à peu le mouvement s’étiole même s’il reste un noyau dur d’irréductibles Gilets jaunes désireux de maintenir la flamme. Durant 52 semaines, ils ont manifesté dans une ville ou dans une autre, malgré la violence de la répression.
Le bilan est lourd. Il y a eu 11 morts (dus à des accidents de la route, principalement), 2.500 manifestants blessés dont 24 furent éborgnés, 5 mains arrachées, 313 ouverture d’enquêtes judiciaires pour « suspicion de violence policière), 10.000 interpellations, 2.000 condamnations.
Du côté des forces de l’ordre, on déplore 2.000 blessés parmi les policiers, les gendarmes et les pompiers.
Le mouvement des Gilets jaunes aura durablement marqué le quinquennat Macron. Le président a sans doute pris conscience de la réalité, il a compris qu’il y avait en France 9 millions de pauvres, d’hommes, de femmes et d’enfants qui vivaient en-dessous du seuil de pauvreté, selon les chiffres de l’INSEE. Mais ni le Grand débat national, ni les quelques largesses financières du gouvernement n’auront vraiment changé la donne. Les fractures sociales, culturelles et territoriales restent les mêmes.
Un an après, rien n’a changé !

A Paris et en province

Soutenus par 69% des Français selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour le Figaro et France Info, les Gilets jaunes organisent un rassemblement à Paris les 16 et 17 novembre 2019 et dans 250 villes de France

Samedi 16 novembre 2019 : rdv 10h00 Place d’Italie
Départ 14h00 vers Boulevard de l’hôpital, Pont d’Austerlitz, Place Mazas, Quai de la Rapée, Boulevard de la Bastille (Pause), Boulevard Richard Lenoir, Boulevard Jules Ferrey, Quai de Jemmapes, rue de Lancy, Quai de Valmy, rue des Vinaigriers, Boulevard de Magenta, Place de Valenciennes, Rue la Fayette.
Heure de fin: 18h30 Place Franz Liszt (10ème)

Dimanche 17 novembre : rassemblement statique
9h00 Place Joaquim du Bellay

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