Au lendemain de l’attaque dans un lycée de Nantes qui a fait un mort et plusieurs blessés, les autorités s’inquiètent de l’augmentation exponentielle de ces agressions : 28 par jours en 2024!

Le phénomène des agressions à l’arme blanche continue de préoccuper les autorités françaises. Selon des informations de TF1, 10.397 agressions de ce type ont été recensées en France en 2024 sur l’ensemble de la zone police nationale (hors gendarmerie et préfecture de police de Paris), soit 28 incidents quotidiens. Bien que légèrement en baisse par rapport à 2023, ce chiffre reste jugé « beaucoup trop élevé » par les spécialistes de la sécurité.
En Île-de-France, la situation est particulièrement inquiétante dans les établissements scolaires, avec 130 attaques au couteau signalées dans les collèges et lycées au cours de l’année écoulée.
« Banalisation du port d’armes blanches »
« Tout le monde a un couteau. On a une banalisation du port et de l’usage des armes blanches. Nos collègues sont confrontés tous les jours à des affrontements entre jeunes, de plus en plus fréquents », alerte Anne-Lise Lapsolu, porte-parole du syndicat Alliance, dans un reportage diffusé au journal de 20h de TF1.
Un incident récent illustre cette tendance préoccupante. Dimanche dernier, vers 8h dans le métro lyonnais, un individu, depuis interpellé, a porté un coup de couteau au niveau du cou à un homme qui l’aurait bousculé. La victime a miraculeusement survécu. La scène, captée par une caméra de surveillance et largement diffusée sur les réseaux sociaux, a ravivé des souvenirs traumatisants chez Kofi, lui-même victime d’une agression similaire l’année dernière. « J’ai cru que j’allais mourir. Maintenant, quand j’entre dans le métro, je fais toujours attention. Quand il y a trop de monde, j’ai peur. Je ne veux pas qu’on se colle à moi », témoigne-t-il aujourd’hui auprès de TF1, accompagné de ses avocats.
6500 couteaux saisis
Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), les agressions à l’arme blanche représentent depuis dix ans la forme d’agression la plus fréquente dans l’espace public, avec un taux de 34%, loin devant les attaques à la bombe lacrymogène (20%) et celles à arme à feu (9%).
Si les vols avec arme blanche sont en baisse sur un an, les saisies augmentent significativement.
La préfecture de police fait état d’une hausse de 9% entre 2023 et 2024, passant de 6 000 à 6 500 armes blanches saisies.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qualifie la situation d' »effectivement inquiétante » et souligne que « dans presque un affrontement entre bandes sur deux, on a l’utilisation d’arme par destination ou d’arme blanche. » Plus préoccupant encore, « ces affrontements concernent, sur l’agglomération parisienne, quasiment 80% des mineurs. »
Un débat politique polarisé
Le sujet est devenu un élément récurrent du débat politique. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, évoquait en juin 2024 lors de la présentation de son programme pour les législatives, le chiffre de « 120 attaques au couteau par jour » en France, un chiffre qu’il avait déjà mentionné en mai de la même année.
Face à ce phénomène préoccupant, le gouvernement semble déterminé à prendre des mesures pour endiguer la circulation et l’utilisation des armes blanches sur le territoire national, particulièrement parmi les jeunes. Vaste programme.
Dans une question écrite publiée au Journal Officiel du Sénat, le 7 novembre 2024, la sénatrice Valérie Boyer (Les Républicains, Bouches-du-Rhône) a officiellement saisi le ministre de l’Intérieur concernant la multiplication des attaques à l’arme blanche sur le territoire national.
Dans sa question écrite, Mme Boyer s’appuie sur les dernières données disponibles de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) – avant sa suppression en 2020. Ces statistiques révèlent que le nombre de victimes d’agressions à l’arme blanche s’élevait à 44 000 entre 2015 et 2017, soit plus de 120 victimes quotidiennes en moyenne.
Les agressions au couteau représentent 37% des violences physiques déclarées dans l’espace public, devançant les attaques avec objets contondants (34%), autres types d’armes comme matraques ou lacrymogènes (20%), et armes à feu (9%).
La sénatrice souligne par ailleurs que les violences « non crapuleuses » ont connu une hausse de 20,21% en 2020 par rapport à l’année précédente.
Des demandes précises
Face à cette situation, Valérie Boyer réclame « davantage d’informations et d’analyses sur ces attaques à l’arme blanche » sous forme d’une « cartographie détaillée et précise ». Elle souhaite notamment que soient documentés les profils des agresseurs (âge, nationalité, motifs, antécédents judiciaires et psychologiques) et des victimes.
La sénatrice demande également une comparaison avec les années précédentes afin d’établir précisément l’ampleur de l’augmentation de ce type de violence en France. « La représentation nationale doit connaître précisément quelle est la cartographie de cette violence pour en tirer les enseignements », conclut l’élue.
Antoine Leroy, procureur de Nantes, sur l’attaque au couteau à Nantes : «Ce jeune a indiqué n’avoir été l’objet d’aucun harcèlement», dans #PunchlineWE pic.twitter.com/IK31zQfQqp
— CNEWS (@CNEWS) April 25, 2025
🚨ATTAQUE AU COUTEAU #Nantes un individu de 15 ans poignarde plusieurs élèves. Bilan provisoire 1 mort, 3 blessés.
L’insécurité tue dans nos écoles. Ceux qui ont transformé la France en coupe-gorge devront rendre des comptes.#Couteau #Retailleau #attentat #islamistes #antisémite pic.twitter.com/BeRuTtLYN1— Tellier Nicolas, Julien Ⓜ️ (@Julien078121661) April 24, 2025
🚨🇫🇷ALERTE : Voici le manifeste posté par Justin, auteur de l’attaque au couteau qui a fait au moins 1 mort au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes : pic.twitter.com/hHaxszICgP
— Direct infos (@directinfos99) April 24, 2025