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Grèves, manifs, blocages : une semaine noire

Le bras de fer entre les Français opposés à la réforme des retraites et l’exécutif, entêté malgré 5 journées de forte mobilisation, va se durcir à compter du 7 mars 2023. Qui va plier ? Et que cache cette satanée réforme ?

François GOGLINS, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons
François GOGLINS, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

C’est finalement la seule question du jour. Combien de temps Emmanuel Macron et son gouvernement vont-ils tenir face aux syndicats, unis comme jamais, et soutenus par une opinion publique largement opposée au projet de réforme des retraites ? On espère avoir la réponse assez vite, car la colère des Français est à son paroxysme. Nos compatriotes ne supportent plus l’intransigeance du pouvoir et la désinvolture de certains ministres. Nous l’avons dit et nous le répétons : tout cela pourrait très mal finir. Pour l’exécutif, évidemment.

La misère s’installe peu à peu

Il est vrai que le projet de réforme des retraites, mal fichu, mal conçu, très injuste pour certaines catégories de salariés, n’est pas le seul objet du courroux des Français. Il y a tout le reste. Et le reste, c’est du lourd.
Il y a d’abord cette flambée des prix qui saigne les ménages les plus fragiles. Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas pouvoir payer les charges habituelles d’une famille : le loyer, le chauffage, le carburant, la nourriture. Au point que les repas distribués par les restos du Cœur ont bondi de 26% cette année en Meurthe-et-Moselle et sans doute toute autant ailleurs. Mine de rien, c’est la misère qui s’installe à bas bruit dans notre pays sans que cela ne dérange outre mesure les hommes et les femmes qui nous dirigent.
Il y a ensuite les entreprises, petites, moyennes ou grandes qui ne peuvent plus faire face à leurs charges en raison des prix prohibitifs de l’énergie : le gaz, l’électricité, le pétrole… On ne compte plus les boulangeries qui, dans les villes et les campagnes, tirent définitivement le rideau ; on ne compte plus les magasins qui désertent les centres-villes ; on ne compte plus les PME-PMI qui arrêtent leurs activités et licencient à tour de bras.
La faute à qui ? À la guerre russo-ukrainienne, certes. Mais qui applique des sanctions stupides et contre-productives contre la Russie ? Qui voulait mettre l’économie russe à genoux ?

Une dose de capitalisation

C’est dans ce climat économique et social particulièrement dégradé que le chef de l’État et ses faire-valoir ont décidé de remettre sur le tapis la sempiternelle réforme des retraites. N’y avait-il pas des sujets plus urgents à traiter : l’inflation galopante, évidemment, le système de santé a bout de souffle, l’insécurité alarmante, la drogue, l’immigration incontrôlée, etc.
Alors pourquoi toucher aux retraites maintenant ? Une partie de la réponse, que l’on soupçonne depuis le début, a été apportée ce dimanche 5 mars, par le Sénat. Un sénateur de Meurthe-et-Moselle, Jean-François Husson, a déposé un amendement en faveur d’une réflexion sur l’ajout d’une dose de capitalisation dans le système de répartition des retraites. Amendement adopté par 163 voix contre 126. Et voilà arriver les fonds d’investissements, comme aux États-Unis, où les salariés riches pourraient se préparer une retraite confortable (grâce aux performances de la bourse) alors que les salariés pauvres crèveraient de faim. Comme aux États-Unis.
Est-ce bien cela que nous voulons en France ? Les Français vont répondre bruyamment cette semaine.

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